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La pandémie pourrait effacer les avancées sud-coréennes en matière d'égalité femmes/hommes

ISRH | Conditions de travail | publié le : 15.09.2020 | Lys Zohin

Déjà à la traîne des pays développés en ce qui concerne l'égalité hommes/femmes, en particulier sur les salaires, il semble que la pandémie de coronavirus fasse peser un réel danger sur les Sud-Coréennes. Comme dans nombre d'autres pays, elles travaillent souvent dans des secteurs particulièrement touchés. L'an dernier, elles étaient environ 31% dans les services ou la vente, un pourcentage près du double de celui des hommes. Et, de manière générale, elles gagnaient 32,5% de moins que les hommes, le fossé le plus large de tous les pays de l'OCDE (qui s'affichait à 13%). Aujourd'hui, alors que les activités reprennent péniblement, celles qui ont pu conserver leur emploi voient en outre souvent leur salaire diminuer. Les raisons en sont multiples, mais dans un cas cité par la presse, une femme de ménage dans une université raconte comment, alors que les hommes sont assignés à des travaux à l'extérieur (balayage des parkings et autres), les femmes sont cantonnées à l'intérieur des bâtiments, au nettoyage des toilettes et des salles de classe. Pour éviter les contagions, dans des classes de toute façon moins fréquentées, les rotations des équipes féminines ont été réduites – avec pour résultat moins d'heures effectuées et donc un salaire diminué, selon cette femme de ménage.

Pourtant, consciente de son retard en matière d'égalité femmes/hommes, la Corée du Sud avait entrepris de nombreux efforts, ces dernières années, en faisant notamment la promotion de la flexibilité dans les horaires en entreprise et des congés payés parentaux.

Le gouvernement avait utilisé la méthode du name and shame, rendant public le nom des entreprises qui continuaient d'employer moins de femmes que la moyenne de leur secteur d'activité, de même qu'il a offert des subventions pour les entreprises qui embauchaient des femmes de retour d'une pause dans leur carrière. Autant d'initiatives qui avaient porté (en partie) leurs fruits, puisqu'avant la pandémie, en matière d'embauches, les femmes dépassaient les hommes. S'il est toujours élevé, le différentiel de salaire entre les hommes et les femmes s'était réduit, passant de 37,2% en 2015 à 32,5% l'an dernier. Bae Eun-kyung, professeure de sociologie à l'université nationale de Séoul, souligne cependant que « lorsque le marché de l'emploi s'améliore, comme après chaque crise, les femmes se retrouvent toujours à avoir les moins bons emplois »... Et elle estime que la reprise après la pandémie de coronavirus ne devrait pas faire exception...

 


 

Auteur

  • Lys Zohin