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Les risques psycho-sociaux en hausse de 15 % en 2020

Accidents de travail | publié le : 05.12.2021 | Gilmar Sequeira Martins

Risques psychosociaux

Les risques psychosociaux ont grimpé en flèche selon l’enquête menée par Junior Essec Conseil pour BDO auprès de 305 entreprises implantées en France métropolitaine et couvrant plus de 900 000 salariés. En 2020, le nombre de structures ayant enregistré des arrêts maladie pour stress, dépression ou burn-out a augmenté de 15 %. Parmi elles, un tiers seulement avait été concerné sur la moyenne des six années précédentes. Ce sont en premier lieu les ETI (74 %), puis les grandes entreprises (63 %) qui ont dû gérer ces arrêts, les PME étant touchés dans une moindre mesure (41 %). En 2020, tous ces arrêts de travail ont donné lieu à un arrêt maladie classique, ce qui n’était le cas que des trois quarts (74 %) de ceux enregistrés en 2019.

En parallèle, la sinistralité générale amorce une très légère baisse. En 2020, 80 % des entreprises ont déclaré au moins un sinistre affectant un salarié (accident avec arrêt, accident de trajet ou maladie professionnelle), soit à peine 2 points de moins qu’en 2019 (82 %). Sur cet ensemble, les accidents du travail avec arrêt et les maladies professionnelles ont baissé, respectivement de 9 % de 10 %, alors que les accidents de trajet enregistrent une légère hausse de 2 %. Avec une visibilité réduite sur la suite des événements, les entreprises ont moins recouru au remplacement des salariés absents (- 12 %) et choisi, dans 9 cas sur 10, de miser sur des contrats temporaires. Elles ont aussi procédé plus fréquemment à des licenciements (+ 9 %), en particulier dans les ETI et les grandes entreprises. Elles ont aussi plus souvent reclassé ou aménagé les postes des salariés accidentés (+ 8 % par rapport à 2019), signe, selon l’étude, du degré d’attachement des employeurs au maintien de l’ensemble de leurs effectifs.

Les données recueillies notent l’amélioration du respect du délai de 48 h pour régulariser les déclarations d’accidents du travail : 64 % des entreprises déclarent s’y soumettre systématiquement, soit une progression de 12 points. Elles sont par ailleurs 73 % à contrôler leur taux de cotisation AT/MP, soit 11 points de plus qu’en 2019. Pour autant, moins des deux tiers (63 %) des responsables sondés disposent de la formation nécessaire pour mettre en place des actions de prévention des risques professionnels, soit 17 points de moins qu’en 2019 (80 %). Ils sont désormais seulement 60 % à s’estimer suffisamment formés pour assurer la gestion des AT/MP alors que c’était le cas de 91 % des répondants en 2019. Dans les ETI, ce taux atteint 66 % mais 50 % dans les PME. S’agissant de la possibilité de contester le taux d’incapacité partielle ou permanente attribué par la CPMA, 56 % des entreprises connaissent cette possibilité et un cinquième (21 %) l’a utilisée. Si 6 % seulement des sociétés se sont vu reprocher une faute inexcusable, près de huit sur dix (78 %) en méconnaissent la gravité et plus de la moitié (58 %) ignorent si leur assurance couvre un tel risque, pourtant le plus important auquel elles sont exposées puisqu’une condamnation entraîne le versement d’un capital. Enfin, l’étude relève que si 13 % des entreprises ont identifié l’implication d’un tiers externe à leur structure lors d’un sinistre impliquant l’un de leurs salariés (19 % en 2019), un tiers d’entre elles seulement a lancé une procédure pour engager la responsabilité de la personne physique ou morale impliquée.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins