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Uber UK cherche à réduire les nouveaux avantages de ses chauffeurs

Conditions de travail | publié le : 19.03.2021 | Lys Zohin

Uber UK cherche à réduire les nouveaux avantages de ses chauffeurs

Uber UK cherche à réduire les nouveaux avantages de ses chauffeurs

Crédit photo alonesdj - stock.adobe.com

Dans le sillage d'une récente décision de la Cour suprême, Uber a annoncé il y a quelques jours que la plateforme de VTC traiterait ses 70000 chauffeurs au Royaume-Uni comme des salariés. Il ne s'agit pas d'un véritable salariat, d'ailleurs, mais d'un statut intermédiaire, comme il existe un outre-Manche, entre le salariat traditionnel et le statut d'indépendant. Les chauffeurs auront désormais droit au salaire minimum, aux congés payés et aux contributions retraite de la part de leur employeur. Ils percevront au moins l'équivalent de 10,19 euros de l'heure. Leurs congés payés seront calculés sur la base de 12,07% de ce qu'ils gagnent. Certains chauffeurs seront également inclus dans un système de pension, dont les contributions patronales représenteront environ 3% du salaire. Mais Uber cherche déjà à rogner les nouveaux avantages dont bénéficieront les chauffeurs. Ainsi, la société a annoncé que le calcul du temps de travail ne commencerait pas lorsque le chauffeur se met sur l'appli mais uniquement au moment où il prend un client jusqu'au moment où il finit sa course.
James Farrar et Yaseen Aslam, les deux plaignants qui ont lancé des poursuites contre Uber menant à la décision de la Cour suprême, ont dénoncé cette stratégie dans la presse. « Cela contrevient à la décision de justice, qui a estimé que le salaire minimum comme les congés devaient être calculés à partir du moment où les chauffeurs se mettent sur l'appli et celui où ils la quittent. La décision d'Uber signifie qu'entre deux courses, les chauffeurs, qui passent beaucoup de temps à attendre, ne seront pas payés. Ils perdront donc entre 40 et 50% de salaire », font-ils valoir. Selon les estimations de Bank of America, le nouveau statut des chauffeurs devrait coûter 8% de plus par salarié à Uber, soit l'équivalent de plus de 100 millions d'euros en 2021 et presque autant l'année suivante. C'est sans compter les demandes de rattrapage de la part des chauffeurs sur les années passées, qui pourraient dépasser, en fonction du nombre de chauffeurs qui le demandent, les 300 millions d'euros. De quoi, selon les analystes, freiner l'expansion d'Uber à Londres, son plus grand marché en Europe. 

Auteur

  • Lys Zohin