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Trois mois pour réfléchir collectivement sur le sens du travail

Conditions de travail | publié le : 02.12.2022 | Benjamin d'Alguerre

Olivier Dussopt vient de lancer, dans le cadre du CNR et aiguillonné par la CFDT, les Assises du travail, une grande consultation publique sur le sens du travail. Ses résultats sont attendus en février.

Le constat est devenu un projet. Le constat, c’est celui qu’avait fait la CFDT à l’issue de sa grande consultation « Parlons travail » lancée en 2018: le travail est devenu un phénomène échappant au débat pour n’être plus traité que sous le seul angle de l’emploi et du chômage. Le projet, ce sont les Assises du Travail, lancées vendredi 2 décembre par Olivier Dussopt depuis le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), soit une vaste consultation populaire réalisée dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) sur le travail et ses évolutions, dont le pouvoir politique espère tirer une feuille de route pour les prochaines années. « La question du travail a échappé au débat pour s’enfermer dans des cercles de réflexion de spécialistes (…), mais personne ne peut prétendre mener des politiques visant au plein-emploi sans réfléchir au sens du travail dans la société », observe Sophie Thiéry, directrice de l’engagement sociétal au sein du groupe mutualiste Aésio, l’une des deux « garantes » des débats, aux côtés de Jean-Dominique Sénard, président du conseil d’administration de Renault, après avoir été l’un des dirigeants historiques de Michelin.

Trois grands thèmes de discussion animeront ce débat, qui doit se tenir jusqu’en février prochain: les rapports au travail; la santé et la qualité de vie au travail; et la démocratie dans le travail. Menés sous la supervision respective de Jean-Marie Marx, président de l’Afpa, Audrey Richard, présidente de l’ANDRH et Yves Mathieu, fondateur et codirecteur de l’agence Missions Publiques (spécialisée dans l’organisation de dialogues citoyens), trois groupes de travail se pencheront sur chacune de ces thématiques. Pêle-mêle, il devrait y être question du rapport compliqué des jeunes générations au travail, de RSE, de l’immersion du numérique dans le champ professionnel, de télétravail, de flex-office, de raison d’être des entreprises, de partage de la valeur ajoutée, des politiques de santé-sécurité des entreprises, de management ou encore de dialogue social. Dans ce dernier cas, il pourrait même être question de remettre sur le métier le « droit d’expression des salariés », ce grand échec des lois Auroux de 1982, qui n’a jamais vraiment réussi à percer dans les entreprises. En parallèle des groupes de travail thématiques, une plateforme Internet devrait être mise en ligne ces prochains jours pour recueillir l’avis du grand public.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre