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CFDT et CFTC demandent au Gouvernement de légiférer en cas d'échec de la concertation sur le télétravail

Télétravail | publié le : 21.09.2020 | Benjamin d'Alguerre

« Si le patronat ne veut pas avancer sur le télétravail, le Gouvernement devra prendre ses responsabilités ! » Alors que l’ultime séance de discussions sur le télétravail s’engage aujourd’hui et que la partie patronale – Medef, CPME et U2P – affirme persister à ne vouloir déboucher que sur un simple « diagnostic partagé » plutôt que sur l’ouverture d’une véritable négociation, Laurent Berger en appelle au Gouvernement. Vendredi 18 septembre, le secrétaire général de la CFDT a annoncé la couleur lors d’une conférence de presse : si les organisations représentatives des employeurs n’ouvrent pas la porte à un futur accord national interprofessionnel (ANI), alors ce sera à la loi de suppléer aux manquements des partenaires sociaux. Dans l’intérêt des salariés, mais aussi de toutes les entreprises « qui se retrouveraient dans une espèce de no man’s land ».

« Il est dommage qu'à ce stade le patronat ne nous envoie pas de signes positifs sur la transformation de cette concertation en négociation », regrette Catherine Pinchaut, cheffe de file de la Centrale de Belleville dans cette négociation. « Pourtant, nous avons abouti à un projet de document final intéressant et fidèle à nos échanges et aux auditions que nous avions réalisées avant l'été, mais il manque encore une dimension managériale à ce texte pour lui permettre de développer le télétravail dans les entreprises », ajoute-t-elle. Le dernier ANI concernant le télétravail date en effet de 2005 et, de l’avis syndical général, se révèle beaucoup trop daté pour correspondre aux possibilités offertes par la technologie de 2020.

La CFTC, qui a annoncé la semaine dernière son intention de boycotter cette séance du 22 septembre jugée inutile, abonde dans le sens du patron de la CFDT : « Je suis ravi que Laurent Berger ait rejoint notre position (…) aujourd’hui, le Gouvernement nous dit qu’il faudrait arriver au minimum à un guide de bonnes pratiques. Un guide n’a aucune valeur juridique et est souvent mis au fond d’un tiroir et n'est pas appliqué, et deuxièmement, ça va rajouter un texte supplémentaire à l’ANI [de 2005] et aux ordonnances [de 2017] qui va complexifier. Donc, le Gouvernement doit prendre des dispositions avec la loi », expliquait Cyril Chabanier, président de la Centrale Chrétienne, vendredi 18 septembre à l’antenne de BFM-TV. « Si le patronat ne veut pas d’un ANI, le Gouvernement a les moyens d’enrichir le Code du travail avec de nouveaux articles ». Reste à voir si l’exécutif acceptera de s’engager par la voie légale sur cette question du télétravail.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre