Après avoir amélioré les conditions de travail et les salaires de 2.000 livreurs à Londres et à Birmingham, la plateforme de livraison de nourriture Just Eat étend ces avantages à 1.500 livreurs de Liverpool. Ces derniers vont bénéficier du statut intermédiaire britannique, entre le travailleur indépendant et le salariat, qui inclut une garantie de salaire horaire, des contributions aux caisses de retraite, des congés payés, ainsi que des congés maladie. Une façon de s'éloigner du modèle d'origine des plateformes, qui ont privilégié les travailleurs indépendants, sans aucune protection, et se rapprocher ainsi du modèle plus classique du salariat. Le patron de Just Eat, Jitse Groen, a déclaré qu'il voulait abandonner le modèle d'origine de l'entreprise dans l'Europe entière. Le syndicat des travailleurs indépendants reste cependant sur sa faim. Certes, l'initiative de Just Eat est un pas dans la bonne direction, mais « pas au point d'offrir un emploi de qualité qui permettrait aux livreurs de construire leur vie », a relevé Alex Marshall, le président du syndicat, soulignant par ailleurs que les livreurs auront du mal, même avec ces avantages, à s'en sortir. Les changements, chez Just Eat, s'expliquent par la fusion opérée avec le Néerlandais Takeaway.com, au début de cette année, et par la pression qui s’exerce de plus en plus sur les employeurs des plateformes pour leur gestion des ressources humaines. Uber a dû s'engager à payer le salaire minimum et à offrir des congés payés et autres avantages à la suite d'un récent avis de la Cour suprême britannique. De même, nombre d'investisseurs ont boudé la récente introduction en Bourse de Deliveroo en raison des piètres conditions de travail que la plateforme impose à ses livreurs.