La Cnav devrait lancer un appel d'offre visant à interroger des retraités en difficultés sur leurs conditions de vie. Forte d'une première expérience, La Poste espère emporter le marché, prévu pour 2015.  

La Caisse nationale d'assurance vieillesse cherche à mieux connaître les conditions de vie des retraités les plus en difficulté. "Il nous faut prévenir la perte d'autonomie pour limiter la dépendance", indique Antonin Blanckaert, directeur national de l'action sociale à la Cnav. Ce qui nécessite de développer une connaissance fine des personnes concernées pour repérer leurs difficultés et anticiper.

Première tentative, en 2012, avec le lancement d'un appel à projet. Objectif : trouver un partenaire implanté nationalement susceptible d'assurer des visites aux personnes âgées et leur faire remplir un questionnaire. "Avec nos bases de données, nous pouvons sélectionner les retraités bénéficiaires du minimum vieillesse et en situation de veuvage. Nous en avons choisi 4000 dans la Manche et la Seine et Marne", précise le directeur national de l'action sociale.

La Poste répond présent et propose ses facteurs. Elle l'emporte. Des expériences sont alors menées entre la fin 2012 et le premier semestre 2013. Après envoi d'une lettre d'explication aux personnes âgées sélectionnées, 30% acceptent la visite du facteur muni de son questionnaire.

Un très bon résultat pour la Cnav, plus habituée à un taux de réponse de 5 à 10% lors de ses campagnes courrier, qui l'incite à renouveler l'expérience à plus grande échelle. Et qui voudrait faire encore mieux. "Nous avons pris le temps de former les facteurs et d'élaborer les messages d'explication. Avec cette expérience accumulée, nous espérons atteindre 50% à 60% de réponses. Pour un coût très raisonnable, inférieur à 3 euros par personne", précise Antonin Blanckaert.

Lors de son prochain conseil d'administration, la direction de la Cnav entend proposer une action sur 150 000 personnes à travers toute la France. En y ajoutant un dispositif complémentaire : au lieu d'une seule visite, 50000 retraités parmi les plus fragiles bénéficieront, dans trois régions, de visites trimestrielles. De quoi permettre un suivi plus étroit.

Un marché qui intéresse vivement La Poste, qui cherche à diversifier les activités de ses 80000 facteurs. Une obligation pour faire face à la baisse du volume de courrier distribué.