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Les aides au logement pour les intérimaires sous-utilisées

Liaisons Sociales Magazine | Protection Sociale | publié le : 06.02.2015 | Catherine Abou El Khair

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Bien que désavantagés sur le marché locatif, les intérimaires recourent peu aux services d'aide à l'accès au logement du Fonds d'action sociale des travailleurs temporaires. Faute du soutien des agences d'intérim, l'organisme cherche à se faire connaître directement auprès de son public.

Le non-recours aux prestations sociales ne touche pas que les chômeurs. Parmi les précaires, les intérimaires, au nombre de 520 000 en novembre 2014, recourent peu à un dispositif qui leur est pourtant destiné : le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt). Financé à hauteur de 0,146% de la masse salariale des entreprises du travail temporaire et doté, cette année, d'un budget de 19 millions d’euros, il propose différents services, de la garde d'enfants au microcrédit pour permettre l'achat d'un véhicule.

Alors que la location demeure un casse-tête, en l'absence d'un CDI ou d'une bonne caution, peu profitent des coups de pouces du Fastt en matière d'accès au logement. Notamment des garanties en cas de loyer impayé, dont ont bénéficé, en 2014, 2100 intérimaires. "Nous pourrions en proposer le double”, explique le directeur du Fastt, Daniel Lascols. Idem pour les subventions aux honoraires d'agence immobilière. Alors qu'elles peuvent couvrir jusqu'à la moitié du montant, le fonds n'en a accordé que 1600 en 2014.

Effet de la crise

Et les conditions d’éligibilité, même lorsqu'elles sont assouplies, n'y font rien. Le fonds a tenté l'expérience, avant de revenir aux critères initiaux. Aujourd'hui, il faut avoir accompli l’équivalent de 4 mois de travail en temps plein (600 heures de mission) sur les 12 derniers mois.

Selon Daniel Lascols, l'absence de débouchés et de perspectives, en particulier dans l'intérim, décourage notamment les jeunes à quitter le nid familial. Il faut aussi prendre son bâton de pèlerin pour convaincre les propriétaires d’accepter une caution du Fastt. Si les propriétaires individuels peuvent être rassurés via un numéro vert d’information, les administrateurs de biens privés "sont les plus difficiles à convaincre", explique-t-il. 

Communication

Dernier frein, l’absence de relais systématique de la part des agences d’emploi temporaire, censées faire passer le message. Diffuser des brochures ne suffit pas. Le Fastt doit prendre les devants en contactant directement les intérimaires qui ne pensent pas à recourir à ses services.

Encore faut-il avoir leurs coordonnées... Les récupérer auprès des entreprises du travail temporaire est un chantier fastidieux, à en croire le Fastt. Pour contourner la difficulté, l'organisme a lancé en septembre 2014, une opération de communication baptisée “A vous la parole”. "Elle nous a permis d’établir des fichiers”, explique le directeur, qui affirme avoir récolté 200000 contacts. Et ainsi amélioré certaines prestations, comme le coaching à la recherche de logement.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair