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Ouverture du procès en appel des suicides à France Télécom

ISRH | Conditions de travail | publié le : 11.05.2022 | Olivier Hielle avec AFP

TELECOMS-GOUVERNEMENT

Photo d'illustration (archives).

Crédit photo Franck FIFE / AFP

Plus de deux ans après leur condamnation – inédite pour une entreprise du CAC 40 – pour harcèlement moral, le procès en appel d’anciens dirigeants de France Télécom s’est ouvert ce mercredi 11 mai 2022 à Paris. Il se tiendra jusqu’au 1er juillet.

En première instance, l’ex-PDG de la société, Didier Lombard, et l’ancien numéro 2, Louis-Pierre Wenes, avaient été condamnés à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende, en raison de leur "rôle prééminent" dans la mise en place d’une politique de réduction des effectifs "jusqu’au-boutiste" sur la période 2007-2008. L’ex-DRH, Olivier Barberot a été lui condamné à un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende, mais il ne sera pas là à l’audience : il a finalement choisi de se désister de l’appel.

Tous les prévenus avaient par ailleurs été condamnés à verser solidairement plus de 3 millions d’euros de dommages et intérêts aux parties civiles, anciens employés et familles de victimes.

À l’audience, en 2019, les prévenus avaient parlé de départs volontaires. Un "simple affichage", avait estimé dans son jugement le tribunal, pour qui la direction, alertée du caractère "inaccessible" de l’objectif de 22.000 départs, a fait le choix "d’une politique à marche forcée" à l’aide de moyens "interdits".

Dans son jugement du 20 décembre 2019, le tribunal correctionnel avait insisté sur l’ampleur du harcèlement moral qui s’est propagé du sommet à l’ensemble du groupe en notant qu’il avait "eu pour cible plusieurs dizaines de milliers" de personnes. Autre fait intéressant : à la différence d’un harcèlement moral classique, la justice avait aussi relevé l’absence de lien direct entre les auteurs et les victimes.

Au total, 39 cas individuels, dont 19 suicides, 12 tentatives de suicide et 8 dépressions ou arrêts de travail avaient été discutés en 2019.

Auteur

  • Olivier Hielle avec AFP