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Sobriété énergétique des entreprises : les directeurs de l'environnement de travail en première ligne

Organisation du travail | publié le : 27.09.2022 | Irène Lopez

Latifa Hakkou, présidente de l'Arseg. (DR)

Crédit photo

Pour que les entreprises apportent leur contribution à la réduction de la consommation d’énergie cet hiver, Élisabeth Borne a demandé aux patrons de nommer des référents sobriété en entreprise. L’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg1) se mobilise.

Il ne reste plus que quelques jours aux entreprises pour finaliser leurs plans de sobriété comme les y a enjoints Élisabeth Borne fin août dernier lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (Ref), les ex-Universités d’été du Medef. L’urgence du timing imposé par la Première ministre a poussé les Codir à se tourner vers leurs directions de l’environnement de travail (DET) pour être au rendez-vous. Normal, selon Latifa Hakkou, présidente de l’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg) : "Le DET est le référent naturel sobriété en entreprise. Il est en contact avec tout le monde : le DRH, les membres du CSE, les IRP… Il est le pilote de la gestion du bâtiment et la consommation d’énergétique fait partie de son budget." Confirmation par Julien Foucher, pilote du club immobilier et membre des instances dirigeantes de l’Association : "Lénergie a toujours préoccupé les DET même si les réflexions se développent au goût de l’actualité."

Pour parvenir à l’objectif d’une réduction de la consommation énergétique, il existe d’une part les gestes de bon sens (éteindre les lumières des bureaux en partant le soir, n’imprimer des documents que si nécessaire, à très court terme, baisser les températures des radiateurs des espaces de travail à 19° comme l’a suggéré Élisabeth Borne…), mais d’autres pistes sont explorées. À moyen terme, la fermeture des bureaux le vendredi ou le lundi demeure une solution envisageable. "Grâce à cette fermeture, nous obtenons tout de suite une réduction du CO2", explique Julien Foucher.

Concrètement, cette mesure implique d’imposer une journée de télétravail. Si l’entreprise dispose déjà d’un accord souple, pas de problème : il se suffit à lui-même sans besoin de faire intervenir les IRP. Dans le cas contraire, le sujet devra être traité en étroite collaboration avec la DRH et les IRP, la mesure ne pouvant être mise en place qu’avec l’accord des salariés. Exemple : "Si l’accord de télétravail prévoit déjà deux jours, il n’y aura pas besoin de renégociation. Si seuls 10 % des salariés se rendent sur place le vendredi, la direction peut imposer ce jour en télétravail et argumenter le fait que trop peu de salariés sont présents ce jour-là pour maintenir le site ouvert", détaille Latifa Hakkou. Autre possibilité invoquée : la fermeture des bureaux avec une heure d’avance, source de réduction de la consommation énergétique.

À plus long terme, bien sûr, les entreprises seront amenées à réaliser des investissements : changement de l’installation électrique, remplacement des ampoules par des LED, révision de la maintenance des ascenseurs, etc. "L’ascenseur représente entre 5 et 15 % du coût de l’énergie dans une entreprise. C’est donc un levier intéressant mais qui ne pourra pas être utilisé par toutes les entreprises. Les tours de La Défense devront avoir recours à d’autres solutions", a ajouté Julien Foucher.

Il serait cependant contre-productif d’imposer un schéma : "Il est évident que toute action n’est pas un copier-coller d’une entreprise à une autre. Il y a des entreprises plus avancées que d’autres sur le sujet des économies d’énergie, le climat social diffère également d’une entreprise à une autre… Enfin, toutes les idées ne sont pas applicables. Un site de production ne pourra pas fermer ses ateliers. La fermeture des bureaux n’est, par exemple, adaptée qu’au secteur tertiaire", précise Latifa Hakkou. Au vu de l’urgence, l’Arseg est entrée en phase de mobilisation des troupes pour assister les entreprises dans l’élaboration de leurs plans de sobriété.

(1) Malgré sa nouvelle identité, l'Arseg a conservé son ancien acronyme : Association des directeurs des services généraux.

 

Auteur

  • Irène Lopez