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Mieux percevoir les attentes des salariés, un enjeu majeur

Organisation du travail | publié le : 10.11.2021 | Gilmar Sequeira Martins

Attente salariés

L’organisation du travail va-t-elle susciter des remous dans les entreprises ? L’hypothèse est plausible au vu des conclusions de l'édition 2021 du Global Workplace Report publiée par NTT, un éditeur d’outils numériques. Pour les trois quarts (74 %) des personnes sondées en Europe, le télétravail a impacté la performance de l’entreprise, les DRH n’étant que 60 % à soutenir cette affirmation. Si par ailleurs la quasi-totalité reconnaît que le bien-être des salariés s’est dégradé durant la crise sanitaire, les points de vue divergent considérablement selon qu’ils émanent des dirigeants ou des salariés. Sur les thèmes majeurs, les écarts sont considérables ou béants : s’agissant de l’efficacité montrée par l’entreprise dans la gestion des horaires de travail, le fossé entre dirigeants et salariés est de 20 points ; sur la prévention du burn-out, il grimpe à 28 points ; enfin, sur le niveau de satisfaction découlant de l’expérience employé(e), les appréciations des dirigeants et salariés sont séparés par 41 points… L’étude en conclut que les salariés nourrissent une "sérieuse défiance" à l’égard de leur entreprise et relève que 38 % seulement estiment que leur employeur attache "pleinement de la valeur" à leur santé et à leur bien-être. Faut-il alors s’étonner si moins d’un quart des salariés (23 %) se déclarent "heureux" de travailler dans leur entreprise actuelle ?

L’étude relève aussi que les salariés n’adoptent pas une attitude homogène vis-à-vis du télétravail. Lorsqu’ils se voient proposer trois options – travailler sur leur lieu de travail, à domicile ou avec une formule hybride – les choix des collaborateurs se répartissent de façon presque égale entre ces propositions, chacune recevant respectivement 30 %, 30 % et 39 % des suffrages. Pourtant, les trois quarts des entreprises (73 %) se déclarent convaincues que leurs salariés préfèrent le télétravail. L’étude note également que les employeurs ne semblent pas percevoir correctement les attentes selon les âges. Les données recueillies indiquent en effet que près de la moitié (46 %) des salariés âgés de 18 à 29 ans préfèrent le travail au bureau, préférence partagée par moins d’un tiers (30 %) de ceux âgés de plus de 50 ans.

L’étude estime que cette perception imparfaite tient au manque de données glanées auprès des collaborateurs puisque 37 % seulement des entreprises disposent d’un programme VoE (Voice of Employee) structuré alors que 49 % réalisent périodiquement des enquêtes. Les auteurs soulignent que l’analyse de ce type d’information doit dépasser le cadre de la qualité de vie au quotidien pour mieux comprendre les trajectoires des salariés. Pour près de quatre sur dix d’entre eux, la vocation et les valeurs de l’entreprise viennent désormais au troisième rang des critères les plus importants pour choisir l’entreprise dans laquelle ils souhaitent travailler.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins