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Les DRH mis au défi de transformer les organisations (ANDRH)

Organisation du travail | publié le : 09.06.2021 | Gilmar Sequeira Martins

L’enquête menée du 11 mai au 4 juin auprès de 5.000 adhérents de l’ANDRH révèle la montée en puissance d’une demande inédite née durant la crise sanitaire. Selon Audrey Richard, présidente de l’association, « 30 % des DRH disent être confrontés à des demandes de salariés qui ont déménagé, vendu leur maison ou qui envisagent de déménager et veulent voir comment ils vont pouvoir travailler, ce qui n'arrivait pas avant ». Elle souligne que certains responsables des ressources humaines sont même « mis devant le fait accompli » de la part de salariés affirmant pouvoir s’organiser et assumer les frais de transport et de logement. Pour autant, ce phénomène inédit « ne doit pas prendre le pas sur le collectif », indique l'ANDRH, « mais il doit être pris en compte ». « C’est un problème qui s’impose aujourd’hui aux DRH », résume Audrey Richard.

L’intensité de la négociation collective durant la crise sanitaire pourrait constituer une solution selon l’ANDRH. Audrey Richard rappelle en effet que « 25 % des 96.500 accords d'entreprises signés en 2020 portaient sur le télétravail », un mode d’organisation devenu la règle durant l’année écoulée et dont, selon plusieurs enquêtes, les salariés souhaitent pouvoir continuer à bénéficier, à raison de deux à trois jours par semaine. Une voie de sortie qui pourrait augmenter le turn-over ? C’est en tout cas l’hypothèse qu’émet Benoît Serre, vice-président délégué de l’ANDRH. Selon lui, cet éloignement de l’entreprise représente « un premier acte pour trouver un travail ailleurs avec le risque de devenir des salariés instables ». Il constate cependant qu’il s’agit d’une « aspiration certaine », « un phénomène très urbain car la motivation première c’est le transport ».

L’extension du télétravail entraîne aussi des contraintes, rappelle Benoit Serre : « C’est un enjeu du management de demain car un salarié doit pouvoir exercer sa mission. S'il demande des jours de télétravail fixes au même titre que ses collègues, ce n'est pas toujours possible et cela va créer une contrainte dans l'organisation. » Le vice-président de l'ANDRH  estime qu’il reste à « trouver le bon équilibre ». Pour l’heure, aucun consensus ne semble se dégager puisque les DRH sont partagés entre plusieurs options : 23 % souhaitent poursuivre le télétravail deux jours par semaine à partir du 9 juin ; 21 % trois jours ; et 13 % un seul jour, soit autant que de DRH prônant un retour en présentiel à 100 %. Outre la poussée du télétravail, l’enquête de l’ANDRH révèle aussi la difficulté à susciter un consensus autour de la mise en place d’un passe sanitaire en entreprise : 43 % des DRH y sont favorables ; 41 % défavorables ; et 16 % ne se prononcent pas.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins