Le digital n’est plus un repoussoir ou la chasse gardée d’une minorité de privilégiés gardant jalousement leurs secrets. L’étude annuelle du cabinet Lecko, spécialisé dans la transformation des organisations, révèle que la quasi-totalité des salariés (91%) se sentent à l’aise avec l’environnement numérique. Ce plébiscite reste cependant circonscrit aux entreprises de plus de 5 000 salariés. Arnaud Rayrole, dirigeant de ce cabinet, ajoute que désormais, « 70% des salariés estiment que le digital apporte du positif ». Selon cette étude, les managers sont des moteurs du changement. Et pour cause, ils sont les premiers à être submergés par une quantité excessive d’informations. Ils veulent changer la situation grâce au digital, selon Arnaud Rayrole : « Un tiers d’entre eux veut réduire le nombre de réunions grâce aux outils numériques. » Des intentions aux actes, il reste cependant un écart notable puisque 15% des managers seulement, soit 5% des effectifs globaux des entreprises de plus de 5 000 salariés, utilisent de nouveaux outils tels que Slack ou Trello. « La grande majorité continue à collaborer par mail », déplore Arnaud Rayrole. Il relève toutefois en parallèle un usage soutenu d’outils grand public… Loin de conclure au statu quo, il estime que « changer est devenu la norme ». La transformation des organisations lui semble engagée : « Les collaborateurs se mettent spontanément en réseau en utilisant des outils internes mais aussi externes et mobilisent leurs pairs pour trouver l’information. » L’étude de Lecko estime que cette évolution vient atténuer les effets des modèles hiérarchiques et matriciels encore dominants, sans pour autant leur enlever leur suprématie. Les grandes entreprises doivent désormais éviter de confondre la modernisation, qui consiste à résoudre un irritant avec de la technologie, avec la transformation, un phénomène plus complexe qui passe par la mobilisation des collaborateurs.