Quel est l'impact sur une organisation du départ d’un collaborateur? C’est à cette question qu’a tenté de répondre l’institut de sondage Poll&Roll en menant, pour le compte de HeyTeam, spécialiste du parcours collaborateur, une étude portant sur un millier de salariés français. Elle montre d’emblée l’ampleur du phénomène puisque plus de sept salariés sur dix (74%) ont vu partir un collègue durant les douze mois précédents. Quant aux impacts, ils sont multiples et guère positifs. En effet, quel que soit le cas de figure – départs volontaires (65% du total) ou subis (18%) –, les salariés restant dans l’entreprise ont été largement affectés.
Plus de la moitié (56%) ont constaté une augmentation de leur charge de travail, près d’un tiers (31%) ont noté un impact sur leur vie personnelle et presqu’autant (31%) sur leur santé mentale et physique. Si ces moyennes sont sensiblement les mêmes dans tous les secteurs d’activité et quel que soit le sexe des salariés, l’étude relève que les salariés jeunes sont plus touchés dans la dimension sanitaire puisque plus d’un tiers (34%) déclarent avoir constaté une détérioration de leur santé mentale et physique, alors que c’est le cas pour 23% seulement des actifs de plus de 50 ans.
Salariés et managers ne portent pas la même appréciation sur ce type d’événements et sur la gestion des conséquences. Ainsi, alors que plus de huit managers sur dix (81%) s’estiment bien préparés pour gérer ces départs, à peine la moitié (53%) des salariés considère que l’entreprise réagit bien durant la période d’instabilité interne suivant le départ d’un collaborateur. Pour les 47% restants, des améliorations doivent être envisagées afin de fluidifier les transitions. Cet écart entre appréciations est encore plus fort dans le cas de départ subis puisque à peine plus du tiers (37%) des salariés estiment que l’entreprise a bien géré ces situations.
L’étude permet aussi de mesurer l’impact des départs sur l’engagement des collaborateurs. Ainsi, plus de quatre actifs sur dix (43%) estiment que ces événements et leur gestion ont altéré le lien avec leur employeur, les aspects les plus problématiques étant le manque d’informations (23%) et d’accompagnement (24%). Au-delà de ce risque endogène, l’étude pointe aussi l’impact sur la marque employeur sachant que les anciens collaborateurs de l’entreprise peuvent, selon les cas, devenir des ambassadeurs ou des détracteurs, les uns facilitant le recrutement, les autres le retardant ou rendant les candidats plus exigeants.
