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Médecins et infirmiers libéraux déplorent l'aggravation de leurs conditions de travail

Conditions de travail | publié le : 22.04.2022 | Benjamin d'Alguerre

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Les professionnels de santé libéraux ont le blues. Selon une étude réalisée par la start-up Medelse auprès de 417 d’entre eux (41 % de médecins généralistes et 59 % d’infirmières et d’infirmiers), ils sont 93 % à considérer que la crise sanitaire n’a entraîné aucune revalorisation de leur travail, que ce soit sur la rémunération, le rythme ou les conditions de travail. 83 % pointent également le manque de reconnaissance des pouvoirs publics envers eux durant la période Covid. Ce désappointement vient s’ajouter aux maigres résultats du Ségur de la Santé de juillet 2020 pour les médecins et infirmiers libéraux. 93 % d’entre eux estiment ainsi que les conclusions de cette réforme (183 euros nets mensuels pour 1,5 million de professionnels de santé et d’Ehpad, ouverture de 2 686 lits d’hospitalisation, augmentation du nombre de places dans les instituts de formation d’infirmiers et d’aides-soignants…) n’ont pas été à la hauteur. Les infirmiers, notamment, s’estiment les grands oubliés du Ségur. L’un d’entre eux, interrogé, déplore "une reconnaissance verbale occasionnelle mais pas de mesures concrètes". Du côté des médecins généralistes libéraux, ils reprochent au Ségur de la Santé l’absence de décisions les concernant, un manque de considération et de rémunération.

Tout est-il pour autant négatif au pays des soignants libéraux ? Non. 45 % des sondés estiment que la crise Covid a fait évoluer leur métier, notamment en matière de digitalisation du service. 55 % des médecins y voient une amélioration contre 38 % des infirmiers. "Téléconsultations et applications ont permis de redessiner le parcours de soins, notamment grâce à l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché de l’e-santé", observe Medelse. Autre signal passé au vert : la pandémie a contraint les établissements de santé et les libéraux à renforcer leurs coopérations sous le pilotage des Agences régionales de santé (ARS).

S’il y a donc du "mieux", cela pour autant ne doit pas faire oublier les à-côtés plus désagréables à commencer par le changement de comportement des patients devenus plus pressés et plus exigeants. Un problème cumulé avec d’autres dysfonctionnements révélés par la crise : lourdeur des processus administratifs et augmentation de la charge de travail. Autant de récriminations de la part des libéraux de santé qui ont totalement été évacués du débat des présidentielles. 96 % des sondés estiment que leurs thématiques n’ont pas du tout été abordées par les candidats au cours de la campagne. Pour les onze syndicats représentant ces professionnels, il est temps de remettre la problématique du rapport hôpital/libéraux sur la table, notamment pour réserver le premier aux "soins complexes" alors que la médecine de ville doit "devenir le principal lieu de soins".

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre