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Les accidents de travail se multiplient au Qatar sur les chantiers de la Coupe du monde de foot

Conditions de travail | publié le : 26.02.2021 | Lys Zohin

Construction of a stadium in the desert of Qatar, Middle East

Construction of a stadium in the desert of Qatar, Middle East

Crédit photo philipus - stock.adobe.com

Selon le quotidien britannique The Guardian, au moins 6500 travailleurs migrants auraient déjà perdu la vie depuis que le Qatar a gagné, en décembre 2010, l'organisation de la Coupe du monde de football, qui aura lieu en 2022. Le Qatar a lancé la construction de sept nouveaux stades, ainsi que d'autres travaux d'infrastructure, pour doter le pays de routes, d'hôtels, d'un nouvel aéroport et d'une ville entière, qui accueillera visiteurs et joueurs. Les décès de migrants ne sont pas répertoriés en fonction du type de travail ou du lieu, mais selon Nick McGeehan, responsable du FairSquare Projects, une ONG qui milite pour les droits des travailleurs et de meilleures conditions de travail dans les pays du Golfe, « il y a de grandes chances qu'ils soient liés aux constructions en vue de la Coupe du monde, puisque la majeure partie des travailleurs migrants sont sur place pour cela ».

L'analyse, à partir des données du gouvernement, ainsi que de plusieurs pays concernés, fait ressortir que, depuis 10 ans, chaque semaine en moyenne, 12 travailleurs migrants, venus principalement d'Inde, du Pakistan, du Nepal, du Bangladesh et du Sri Lanka, perdent la vie. Reste que les causes des décès sont, dans leur écrasante majorité, considérées comme « naturelles », ou dues à un problème cardiaque ou respiratoire. Ce qui étonne les chercheurs, s'agissant de migrants qui sont pour la plupart jeunes et en bonne santé. Ainsi, en 2019, les conditions de travail, sous une chaleur extrême, auraient causé nombre de décès. Il semble que la commission responsable de l'organisation de la Coupe rechigne à qualifier certains accidents ou décès comme liés au travail. Sur 37 décès recensés parmi les ouvriers des chantiers de construction des stades, 34 ont été classés comme « non liés au travail » par la commission. Comme le souligne The Guardian, le Qatar estime avoir mieux à faire que de s'embarrasser d'enquêtes pour comprendre pourquoi le taux d'accidents et de mortalité est si élevé parmi les travailleurs migrants sur les chantiers de la Coupe du monde de football, pas plus qu'il ne prend de mesures pour les protéger.

Auteur

  • Lys Zohin