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Le bien-être au travail en recul en 2022

Conditions de travail | publié le : 05.12.2022 | Benjamin d'Alguerre

Le bien-être au travail en recul en 2022

Le bien-être au travail en recul en 2022.

Crédit photo deagreez/Adobe Stock

L’indice de bien-être au travail s’est dégradé en 2022, a calculé l’agence de notation Mozart. Des conditions d’emploi dégradées entraînent un désengagement croissant des salariés… et une hausse des coûts pour les employeurs.

Vit-on mieux sa vie professionnelle dans la plasturgie, l’économie sociale et solidaire ou les transports? Subit-on davantage l’épuisement au travail dans la communication et les médias, le numérique ou l’action médico-sociale? Cette année encore, Mozart Consulting, filiale des groupes mutualistes Aésio et Territoria, vient de dévoiler son enquête sur l’indice du bien-être au travail (Ibet). Sa méthode de calcul, prenant compte de nombreux éléments, comme la situation du management au sein des entreprises, le taux de départs (ruptures conventionnelles ou de période d’essai, licenciements), la qualité de l’équipement fourni au salarié (source potentielle de troubles musculo-squelettiques), le sentiment d’appartenance des salariés à un collectif de travail ou le respect de l’équilibre vie privée-vie professionnelle, permet de déterminer, cette année, une détérioration des conditions de vie au travail et donc un désengagement massif des salariés.

Sur l’échelle de l’Ibet, qui compte cinq strates (de la meilleure à la pire: adhésion, bien-être au travail, contraint, désengagement et épuisement), l’enquête, embrassant un champ de data concernant près de 8 millions de salariés, révèle un recul de trois points de l’indice de bien-être au travail. D’une note globale de l’état d’esprit des salariés en 2021 calculée à 0,84 point (soit quasiment la frontière entre le travail « contraint » et le bien-être au travail), elle est passée en 2022 à 0,81, toujours dans le champ du « contraint », mais à deux doigts, cette fois-ci, du désengagement.

Le coût du désengagement: 10.070 euros par salarié

Tous les secteurs ne sont cependant pas aussi tendus. Dans celui des services aux entreprises, l’indice supérieur à 0,90 démontre ainsi un moral des troupes extrêmement positif avec un fort degré d’adhésion à leur travail. Dans la plasturgie, la chimie ou les actions médico-sociales, les salariés se sentent également bien dans leurs bottes. Ça coince, en revanche, dans la métallurgie, l’ESS, l’énergie-environnement, le numérique, la banque-assurance ou l’enseignement privé, où l’ambiance est davantage au travail contraint. On se désengage franchement dans la communication et les médias ou les commerces non alimentaires, alors que, du côté du BTP, des transports ou de l’alimentaire, on est carrément entré dans la zone avec un indice de bonheur au travail en dessous du 0,7, traduisant la situation d’épuisement des salariés. Conséquences: les salariés y sont plus absents qu’ailleurs, le turn-over et les sorties d’emploi plus importants et la difficulté de recruter en hausse.

En hausse aussi, le coût du mal-être au travail pour les entreprises. En 2022, il s’élève à 10.070 euros par salarié. Autrement dit, pour Mozart, il y a urgence pour les directions à revoir sérieusement leur copie en matière de management du bien-être au travail. « L’organisation du travail nécessite aujourd’hui une transition managériale permettant plus que jamais de placer le bien-être des salariés au cœur des préoccupations sanitaires et sociales des entreprises », note l’agence.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre