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La tech taïwanaise impose des restrictions drastiques aux travailleurs migrants

Conditions de travail | publié le : 06.07.2021 | Lys Zohin

Coronavirus. Quarantine, contactless delivery during a pandemic

Les ouvriers migrants doivent se débrouiller comme ils peuvent et demander à leur superviseur, chez l'employeur ou au sein d'une agence d'intérim, de faire leurs courses à leur place

Crédit photo shintartanya - stock.adobe.com

Les travailleurs migrants crient au scandale face aux restrictions qui leur sont imposées pour contenir la pandémie de Covid-19 par les entreprises de la tech taïwanaise. Ces dernières s'appuient largement sur ces ouvriers étrangers pour la production. Selon les chiffres du ministère du Travail, le pays compte plus de 700 000 travailleurs migrants, dont au moins 60% d'entre eux travaillent dans le secteur manufacturier. Ils viennent principalement des Philippines, du Vietnam et d'Indonésie. Dans certaines usines, en particulier de semi-conducteurs, le virus s'est répandu à grande vitesse et, en conséquence, les travailleurs se sont vu interdire, contrairement aux Taïwanais, par les autorités de sortir de leur logement – hormis pour aller travailler. Plus question de pouvoir se ravitailler en nourriture, par exemple. Le gouvernement a également averti que les employeurs et les agences d'intérim qui laisseraient les migrants sortir de leur lieu d'habitation pour autre chose que le travail seraient mis à l'amende. En conséquence, les ouvriers migrants doivent se débrouiller comme ils peuvent et demander à leur superviseur, chez l'employeur ou au sein d'une agence d'intérim, de faire leurs courses à leur place... Considérées comme de la discrimination, ces restrictions ont fait l'objet de recours en justice et ont été largement critiquées – dans la presse. Finalement, le gouvernement a dû les suspendre. Mais cela ne veut pas dire qu'elles ne sont pas encore pratiquées par certains employeurs... En outre, Chen Hsiu-lien, représentante de l'Association des travailleurs internationaux, a fait valoir que ce sont avant tout les conditions de logement, précaires et surchargées, qui sont responsables de la propagation du virus parmi les travailleurs migrants. Au point que le gouvernement a finalement annoncé procéder à un examen plus précis de ces conditions....

Auteur

  • Lys Zohin