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La réforme du Code du travail peine à porter ses fruits au Qatar

Conditions de travail | publié le : 01.06.2021 | Lys Zohin

Le Qatar, qui recevra la coupe du monde de football (21 novembre au 18 décembre 2022), a mis en avant sa réforme du Code du travail, incluant une garantie de salaire minimum et la possibilité de changer d'employeur, pour tenter de mettre fin aux accusations répétées de mauvais traitement des travailleurs étrangers sur place, et notamment ceux qui oeuvrent à la construction des infrastructures destinées à accueillir joueurs et visiteurs. Aujourd'hui, les autorités qatariennes assurent que 100.000 salariés ont changé d'emploi grâce à la réforme. De fait, elle a mis fin, au moins en théorie, au système de « kafala », qui impliquait l'accord de l'employeur pour le quitter. De son côté, l'Organisation internationale du travail avait estimé, au moment de l'adoption du texte, que plus de 400.000 travailleurs allaient bénéficier du nouveau salaire minimum. Las, il semble que la réforme ne produise pas ses effets dans ce domaine. Selon le quotidien britannique The Guardian, qui a vu les fiches de paie de certains gardiens de chantier – notamment des travailleurs migrants, souvent venus d'Ouganda ou du Kenya et pris au piège – le salaire horaire se situe à peine à un euro, pour au moins 12 heures de travail par jour, parfois 7 jours sur 7... Ces dernières semaines, les employés de deux sociétés de gardiennage ont manifesté contre les salaires et les conditions de travail. La Fifa est elle aussi de plus en plus critiquée. La semaine dernière, six associations footballistiques nordiques ont envoyé une lettre au président, Gianni Infantino, pour lui demander de s'assurer que « les droits humains soient respectés dans toutes les infrastructures utilisées avant, pendant et après la coupe du monde ». Mais si les gardiens de stades, par exemple, pourront peut-être bénéficier des critères stricts, imposés par le comité organisateur, des milliers d'autres, dans les hôtels ou ailleurs, resteront sans doute victimes d'abus, déplore The Guardian.

Auteur

  • Lys Zohin