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La culture d’entreprise réduit le sexisme (étude Me and Youtoo)

Conditions de travail | publié le : 24.02.2021 | Gilmar Sequeira Martins

La crise sanitaire a-t-elle altéré les représentations sexistes ?

La société Me and Youtoo, spécialiste de la transformation RH par l’auto-diagnostic, a mené d’octobre 2019 à février 2021 une étude auprès de 16.400 personnes, parmi lesquelles 53 % de femmes et 47 % d’hommes, afin d’établir un profil (banalisation des agissements, auteur(e) potentiel(le), minimisation et témoin passif ou identification et recadrage avec des explications, des aides ou des solutions, voire un rappel de la loi).

S’agissant des stéréotypes de genre, les réponses des sondés montrent une grande similitude entre hommes et femmes quant à l’intensité des représentations, mais une forte disparité en fonction des… entreprises. Globalement, dans celles dont la culture lutte contre les préjugés ou les pays plus sensibilisés au risque de sexisme, les stéréotypes sont moins présents. L’âge est un facteur qui joue aussi. L’intensité des stéréotypes est la plus forte parmi les plus jeunes (moins de 20 ans) et les plus âgés (plus de 65 ans). C’est entre 20 et 35 ans que les stéréotypes semblent les moins intenses, avant de redevenir plus prégnants.

En entreprise, face au sexisme ordinaire, une majorité de salariés (54 % des femmes et 53 % des hommes) n’interviennent pas, soit bien plus que dans l’espace public (41 % pour les femmes et 43 % pour les hommes). Près de la moitié des sondés (47 %) adoptent une attitude de témoins passifs, soit parce qu’ils minimisent les faits, soit par par peur d’être jugés par le collectif.

Face au sexisme hostile, en revanche, 91 % des répondants déclarent le « recadrer » en entreprise, soit bien plus que dans l’espace public (81 % pour les hommes et 84 % pour les femmes) où 17 % des hommes et 14 % des femmes estiment que c’est à la victime de se défendre, taux qui descend à 9 % au sein de l’entreprise. L’importance des écarts entre organisations souligne que l’attitude des salariés face au sexisme hostile est « fortement liée » à la culture et au cadre préétabli.

Enfin, face aux violences sexuelles, les femmes ayant répondu au questionnaire grand public identifient mieux (76 %) ce type de situation que celles ayant uniquement répondu dans le cadre professionnel (69 %). A contrario, les réponses des hommes ne présentent aucun écart. L’étude relève par ailleurs que l’identification des situations inappropriées ou pouvant relever du harcèlement, voire de l’agression sexuelle, ne relève pas de l’évidence. Près d’un tiers des répondants (30 %) n’estime pas inappropriée une situation dans laquelle « une stagiaire très alcoolisée […] a une relation avec son manager lors d’un afterwork ».
 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins