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Jeff Bezos reconnaît qu'Amazon doit « faire mieux » pour ses salariés

Conditions de travail | publié le : 20.04.2021 | Lys Zohin

Dans sa dernière lettre aux actionnaires, le patron d'Amazon, Jeff Bezos, qui quittera ses fonctions de PDG prochainement, a reconnu que le géant du e-commerce devait « faire mieux » pour ses salariés, tout en rejetant les nombreuses critiques sur la gestion humaine de l'entreprise, surtout depuis l'initiative des salariés, avortée, visant à s'affilier à un syndicat dans un entrepôt d'Alabama. Cette victoire contre le syndicat n'a pas apporté de « confort » à la direction, a même assuré Jeff Bezos... La direction de la société, deuxième plus gros employeur aux États-Unis, et qui emploie 1,2 million de personnes à l'échelle de la planète, s'insurge contre l'idée que les salariés, en particulier dans les entrepôts, seraient traités comme des robots, de même que les livreurs. À cet égard, des informations avaient récemment circulé dans les médias, faisant état de chauffeurs qui devaient uriner dans une bouteille du fait qu'ils ne pouvaient pas prendre de pause pendant leur tournée, compte tenu de leur charge de travail... C'est faux, a insisté Jeff Bezos, « nos collaborateurs ont le droit de faire des pauses informelles et d'aller aux toilettes en plus de leur pause déjeuner de 30 minutes et d'une autre pause d'une demi-heure au cours de leur journée de travail ». Selon lui, les objectifs de performance fixés par la direction étaient loin d'être « déraisonnables ». Cela dit, « je pense que nous devons faire plus, afin de mettre en œuvre une vision de nature à créer davantage de valeur pour nos salariés, une vision de leur réussite », a-t-il ajouté. Dans ses nouvelles fonctions, Jeff Bezos a l'intention de s'occuper de la santé au travail, en proposant par exemple des rotations aux salariés, afin qu'ils ne soient pas contraints d'exécuter des tâches répétitives menant à des troubles musculo-squelettiques. Pour Stuart Appelbaum, le président du syndicat qui cherchait à représenter les salariés de l'entrepôt d'Alabama, ce mea-culpa dans la part de Jeff Bezos n'est qu'une manière de tenter de limiter les dégâts dans l'opinion publique, alors que le vote sur l'affiliation à un syndicat a lancé un débat national sur les conditions de travail dans l'entreprise. « Le fait que la direction admette qu'elle doit faire plus pour ses salariés confirme ce que nous disions sur les conditions de travail, a-t-il assuré, et nous conforte dans l'idée qu'ils doivent être défendus par un syndicat. »

 

 

 

Auteur

  • Lys Zohin