L’immobilier d’entreprise reprend des couleurs selon le troisième rapport d’études annuel de la société Instant Group. Il relève en effet que les demandes d’espaces flexibles ont enregistré en 2021 une croissance de 23 %. Un mouvement qui se fait ressentir sur l’offre puisqu’elle a progressé de 3 %, même si Paris représente près du tiers (32 %) de l’offre globale. Cette embellie produit aussi des effets sur la durée des contrats, qui ont connu une progression de 64 %. Le rapport en conclut que "les entreprises ont une vision plus précise de l'impact du travail à distance sur leurs activités", ajoutant que l’amélioration de la situation économique leur apporte "la confiance nécessaire pour concrétiser leurs projets immobiliers". Cette hausse de la recherche d’espaces flexibles est portée en premier lieu par les start-up qui sont à l’origine de 9 % de la demande pour des espaces pouvant accueillir une ou deux personnes. Ce type d’attentes a représenté la moitié de la demande durant toute l’année 2021. Le secteur de la technologie au sens large a été le principal moteur du marché. Sa demande a en effet progressé de 200 % durant le second semestre 2021 par rapport au premier et continue sur sa lancée en 2022. L’étude note également une croissance du nombre de grandes entreprises qui optent pour des espaces flexibles.
La structure du marché évolue au détriment de la région parisienne dont l’importance relative décroît, passant de 57 % à 50 % du total. Les auteurs de l’étude s’attendent à une persistance de cette tendance en 2022. Les entreprises ont en effet tendance à déporter leurs pôles d’activité situés en périphérie de Paris (comme à La Défense) vers des sites au centre de Paris pour se rapprocher des réseaux ferroviaires les reliant aux régions. En conséquence, la demande d’espaces de bureaux flexibles dans le centre de Paris a progressé de 20 % en 2021 alors que le quartier de la Défense a subi une baisse de 8 % durant la même période. Ces bureaux constituent donc une "base" assurant des rencontres plus faciles entre équipes situées dans différentes métropoles. En parallèle, les grandes métropoles régionales ont connu une progression notable de la demande de bureaux flexibles, en particulier celles se situant à une distance inférieure à deux heures de trajet de la capitale. Le facteur humain semble l’un des plus déterminants dans cette évolution. L’étude relève en effet que plus de 90 % des entreprises ayant une approche traditionnelle en matière de lieu de travail s’attendent à être confrontées à un "très grand défi" du fait des nouvelles attentes des salariés tandis que 83 % des responsables de grands groupes industriels interrogés disent privilégier une plus grande proportion d’espaces de collaboration dans leurs futurs bureaux, avec un partage à parité entre les environnements formels et informels.