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En Corée du sud, une loi protégeant les salariés incite... à la robotisation

Conditions de travail | publié le : 12.06.2022 | Lys Zohin

Industrial robots in production

Une nouvelle loi, qui a pris effet en janvier, avait été célébrée comme une grande victoire pour les travailleurs sud-coréens. En effet, la loi "punissant les désastres sérieux", selon son appellation, prévoit que si un salarié meurt ou est victime de blessures graves dans l'exercice de ses fonctions et que les tribunaux considèrent que l'employeur a négligé les mesures de sécurité, le dirigeant ou les top managers de l'entreprise sont passibles de sanctions lourdes, comprenant la prison. De quoi, selon le législateur, pousser les employeurs à investir dans la sécurité de leurs salariés. En fait, la loi les a poussés un peu plus à robotiser, afin d'avoir le moins de salariés possible, voire aucun, même, dans le but de prendre le moins de risque possible et d'éviter ainsi les sanctions éventuelles. Associée à la hausse du coût du travail : le salaire minimum, compte tenu de l'inflation, a augmenté de 5 % cette année, la loi sur la protection des travailleurs a donc accéléré la robotisation, déjà forte dans l'industrie sud-coréenne. De fait, avec 932 robots industriels pour 10 000 salariés, soit sept fois plus que la moyenne mondiale, la Corée du sud est déjà leader dans ce domaine, et sa "densité robotique" a augmenté de 10 % chaque année depuis 2015. Et alors qu'auparavant, ce phénomène, visant à réduire les coûts pour gagner en compétitivité, concernait surtout les grandes entreprises industrielles – dans la production manufacturière, les chantiers navals et la construction automobile –, il touche désormais aussi les sous-traitants et les petites et moyennes entreprises.

Auteur

  • Lys Zohin