Alors que nombre d'entreprises n'offrent pas à leurs salariés, dans les ateliers de confection par exemple, ou dans les boutiques, notamment de bijoux en or, la possibilité de s'asseoir, certains États indiens s'inquiètent des répercussions de cette situation sur leur santé, d'autant que les journées peuvent durer dix heures ou plus.... Après le Kerala, qui l'a déjà mis en place, le Tamil Nadu, autre État du sud de l'Inde, vient d'annoncer son intention d'établir un « droit à l'assise » pour les salariés. Pour ce faire, le gouvernement a déposé un projet de loi amendant le Code du travail. Le texte rendra obligatoire dans les entreprises la présence de chaises pour les salariés. Plusieurs groupes de protection des travailleurs ou émanant de la société civile faisaient campagne depuis des années pour ce droit. Ce sont d'ailleurs les mêmes demandes, de la part des ouvriers et des ouvrières du textile, qui avaient incité l'État voisin du Kerala à introduire un amendement au Code du travail sur le droit à l'assise en 2018. Et les supporters de ce droit espèrent bien que d'autres États indiens vont suivre. De façon plus générale, ils se battent pour améliorer les conditions de travail, pour des salariés qui n'ont aucune protection sociale, du fait, notamment, qu'ils travaillent en passant par des intermédiaires. La plupart n'ont de ce fait pas de contrat de travail, pas d'avantages sociaux ni de retraite. Ils se voient également privés de jours de congés pendant les nombreuses fêtes religieuses, donnant souvent lieu à une débauche d'emplettes. Ceux qui travaillent dans de petites boutiques n'ont parfois même pas accès à des toilettes – et encore moins à la possibilité de s'asseoir... Malgré la modernisation du secteur du commerce de détail en Inde, les conditions de travail ne se sont pas modernisées, au contraire, elles se sont détériorées, regrettent les observateurs.