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Chez Goldman Sachs à New York, les jeunes banquiers plaident pour une semaine de 80 heures... seulement

Conditions de travail | publié le : 19.03.2021 | Lys Zohin

 

Treize jeunes banquiers qui travaillent depuis quelques mois pour Goldman Sachs, l'une des institutions financières les plus en vue de Wall Street, ont fait les comptes : ils travaillent au moins 95 heures et parfois plus de 100 heures par semaine, ce qui ne leur laisse que cinq heures de sommeil. Le stress est tel qu'ils sont en situation de souffrance physique et psychologique, et leurs relations avec leurs proches se détériorent. Ces jeunes loups ont estimé qu'avant de prendre leur poste chez Goldman Sachs, leur santé mentale se situait à 8,8 sur une échelle de 10 et leur condition physique à 9 sur dix. Quelques mois après leurs débuts dans la banque, ils s'attribuent 2,8 pour leur santé mentale et de 2,3 pour leur condition physique. En outre, les trois-quarts d'entre eux rapportent des situations d'abus de la part de leur hiérarchie. Presque tous estiment que les deadlines qui leur sont imposées par leur hiérarchie pour réaliser leurs tâches sont irréalistes. De même, ils disent être ignorés voire moqués par leurs managers, qui ne les invitent que rarement à des réunions. Dans le rapport qu'ils ont remis à la direction, les jeunes banquiers plaident pour que le nombre d'heures de travail soit plafonné à 80 par semaine, pour qu'aucun travail ne soit à effectuer après 21 h le vendredi soir, et que le samedi soit un vrai jour de congé... Si leurs conditions de travail ne s'améliorent pas dans les six mois, ils démissionneront, ont-ils écrit dans leur rapport. « Nous comprenons que nos juniors soient stressés compte tenu de la charge de travail, puisque nos activités se sont fortement accrues durant la pandémie », a déclaré la direction de la banque. Mais pour l'instant, elle a seulement offert de renforcer ce qu'elle appelle « l'exception du samedi » et d'accroître l'automatisation de certaines tâches réservées aux juniors. Les informations contenues dans le rapport, relayées sur Twitter, mettent à mal la nouvelle image qu'ont voulu se donner les banques de Wall Street, en concurrence pour les meilleurs talents avec les entreprises californiennes, en particulier dans la tech, qui affichent une culture plus relaxe. Au point que les institutions financières ont assoupli leur code vestimentaire, pour ne plus exiger le costume cravate, face aux jeans et sweat-shirts de la Silicon Valley. 

 

Auteur

  • Lys Zohin