La transition écologique est-elle engagée ? Va-t-elle avoir des répercussions sur les conditions de travail ? L'Anact a mené une consultation qui permet déjà de dresser quelques constats encourageants.
La transition écologique fait-elle son chemin parmi les entreprises ? L’Anact a mené en mai une consultation en ligne auprès de 1 396 actifs. Les résultats montrent que le sujet prend une importance croissante. Premier constat d’importance : rares sont ceux qui s’estiment à l’abri des conséquences du changement climatique. Plus de 8 répondants sur 10 (83 %) estiment que ce phénomène va avoir des conséquences sur l’activité de leur entreprise (43 % « beaucoup » et 40 % « un peu »). Les managers et les actifs présents dans les structures comprenant des effectifs de 250 personnes ou plus se sentent encore plus concernés (86 %).
Plus de 8 répondants sur 10 (81 %) estiment en effet que la transition écologique est un « enjeu stratégique » pour leur structure. Et le sujet ne passe pas inaperçu, puisque 91 % d’entre eux affirment en parler dans leur environnement professionnel, dont 55 % assez ou très souvent. Tout aussi intéressant, dans les entreprises ayant engagé des actions, la moitié des actifs consultés (51 %) considère que ces mesures peuvent avoir un effet favorable sur leurs conditions de travail et une très large majorité (86 %) que l’amélioration des conditions de travail peut contribuer à la transition écologique. Autre indicateur intéressant : la proportion de représentants du personnel qui a traité ces derniers mois un sujet en lien avec la stratégie et la politique environnementale atteint 60 %. Autre donnée qui incite à une forme d’optimisme : près d’une organisation sur deux (48 %) a modifié sa politique d’achat (52 % parmi les managers) ou à ses investissements techniques (51 % parmi les cadres, 53 % parmi les managers et 55 % parmi les actifs présents dans des structures comprenant 250 personnes ou plus).
D’autres données incitent cependant à nuancer l’analyse de la situation. Ainsi, dans les entreprises qui ont engagé des mesures en faveur de la transition écologique, la moitié des répondants (52 %) mentionne que seules « quelques actions » ont été mises en œuvre. Elles concernent d’abord et en priorité les écogestes, cités par 82 % des actifs interrogés, puis les enjeux liés à la mobilité (69 %) et les actions de sensibilisation des salariés (63 %). Les pourcentages baissent rapidement sur d’autres thématiques telles que la dimension préventive (44 %), organisationnelle (36 %) et stratégique (32 %), l’étiage le plus bas étant atteint sur les enjeux de formation et d’acquisition des compétences (24%). Quant aux acteurs du dialogue social, leur implication dans la transition écologique passe en priorité par l’information-consultation (c’est le cas de 64 % des représentants du personnel engagés sur ces thématiques) ou la mobilisation des salariés (44 %), loin devant les processus de négociation (23 %) ou de participation à la décision stratégique (17 %).
Même si cette consultation ne présente pas la même précision qu’un sondage, puisque l’Anact a pris soin de signaler que les CSP+ (67 % de cadres et professions intellectuelles supérieures), les femmes (67 %), ou encore les agents de la fonction publique (34 %), sont surreprésentés parmi les répondants, ces données donnent malgré tout une indication de la tendance qui se dessine au sein des entreprises.
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