Walmart, le géant de la grande distribution américaine, souhaite augmenter de 53 à 66 % d'ici à la fin de l'année la part des salariés travaillant dans ses supermarchés à plein temps. Quelque 740.000 personnes, sur un total de 1,2 million de personnels non-qualifiés aux États-Unis, devraient ainsi passer à temps plein. En outre, le géant s'engage à offrir une meilleure visibilité sur les horaires d'une semaine à l'autre. Jusqu'à présent, Walmart avait adopté un système de flexibilité extrême, qui permettait d'appeler un salarié à la dernière minute pour le faire travailler quelques heures en cas d'affluence dans les supermarchés. De plus, le temps partiel donnait au géant la possibilité de ne pas inclure ces salariés dans son programme de couverture santé. Mais avec l'explosion du commerce en ligne, les supermarchés Walmart sont de plus en plus considérés par les consommateurs comme de simples centres de préparation de commandes effectuées au préalable sur son site Internet. Une activité qui demande des équipes plus efficaces. L'entreprise a donc l'intention de développer des cellules d'une douzaine de personnes, travaillant ensemble de façon permanente, le tout sous la houlette de chefs d'équipes. Les nouveaux temps plein répondent donc également à la nécessité de recruter des candidats dont la carrière pourra, grâce à la formation, évoluer vers des postes d'encadrement. La décision du distributeur répond également à sa volonté d'améliorer son image, face aux critiques des syndicats, interdits chez Walmart depuis toujours, et à l'opinion publique. Le mois dernier, Walmart a annoncé une augmentation de salaire pour les 425.000 personnes qui remplissent les rayons, portant la moyenne horaire à environ 15 dollars de l'heure. En matière de salaires, Walmart est en effet moins généreux que ses concurrents, Target, Amazon et Costco. Costco a ainsi annoncé récemment qu'il portait le salaire horaire à 16 dollars de l'heure, tandis que le salaire d'embauche chez Target et Amazon se situe à 15 dollars.