Gorillas, une nouvelle plateforme allemande de livraison de denrées alimentaires "en 10 minutes" a licencié 350 salariés après une grève pour demander de meilleures conditions de travail et de paiement de leurs services. Ce n'est pas la première grève "sauvage" à laquelle la plateforme a dû faire face. Plusieurs ont ainsi éclaté à Berlin ces dernières semaines.

Le chiffre de 350 licenciés a été annoncé par le Collectif des travailleurs de Gorillas, qui représente les salariés (non syndiqués) de la plateforme. L'employeur, de son côté, a confirmé avoir licencié les employés ayant participé aux grèves sans cependant s'avancer sur un nombre exact. "Nous avons été dans l'obligation de faire valoir nos droits selon le cadre légal, et nous avons effectivement fait partir les salariés qui avaient participé à ces grèves non autorisées", a déclaré l'entreprise.

Selon la loi allemande, les grèves ne sont pas légales si elles ne sont pas soutenues par un syndicat. Et, toujours selon la loi, les travailleurs de Gorillas sont des salariés et non des travailleurs indépendants. Mais la réaction de la plateforme, lancée en mai dernier à Berlin et qui fait depuis ses débuts face à une grogne grandissante de ses coursiers, montre un durcissement du dialogue social. Principaux reproches des livreurs : le manque d'équipement, les changements d'horaires soudains et le retard dans le paiement des salaires.

Il y a quelques jours, le Collectif des travailleurs de Gorillas a intercepté une conversation interne dans laquelle le dirigeant de l'entreprise demandait des conseils pour licencier un salarié qui cherchait à monter un syndicat. Ce que confirme l'employeur. Mais si le Collectif a réussi à maintenir en poste le salarié menacé, il n'est pas sûr qu'il réussisse à faire réintégrer les salariés licenciés pour grève sauvage...