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À Singapour, plus d'une femme sur deux démissionne après avoir été harcelée sexuellement

Conditions de travail | publié le : 09.12.2021 | Lys Zohin

Harcèlement Singapour

Business man harassing colleague in office

Crédit photo Tom Wang - stock.adobe.com

Selon l'association Aware (Association of Women for Action and Research) de Singapour, le prix du harcèlement sexuel sur les femmes est particulièrement élevé. Après avoir interrogé un groupe de femmes qui ont subi ce genre de situation sur les cinq dernières années, les données montrent que plus d'une femme sur deux démissionne et une sur quatre change de carrière. En outre, plus de la moitié des répondantes à l'étude indiquent qu'elles ont perdu des revenus dans la foulée, parce qu'elles ont été au chômage ou ont accepté un poste moins bien rémunéré après leur démission. Enfin, côté entreprise, neuf femmes sur dix ont vu leur productivité baisser après avoir subi du harcèlement sexuel et avant, souvent, qu'elles démissionnent ou soient même, dans certains cas, licenciées ! La majorité des responsables de ce harcèlement sont les supérieurs hiérarchiques ou des top managers, mais des collègues, des subordonnés ou des clients sont aussi impliqués. Et le harcèlement peut venir très vite : sept répondantes sur dix en ont été victimes moins d'un an après avoir pris leurs fonctions dans l'entreprise. Cette nouvelle étude fait suite à une précédente, qui avait montré que sept personnes sexuellement harcelées sur dix ces cinq dernières années choisissaient de ne pas rapporter les faits. Aware demande donc aux employeurs comme à l'État de réagir, sous forme de politiques obligatoires à mettre en place. "Si les victimes de harcèlement reçoivent de l'assistance de la part des responsables des ressources humaines de l'entreprise – qui doivent être formés à la gestion de ce genre de situations délicates – et sont protégées contre toute forme de représailles, de la part de la direction ou des clients, elles n'en arriveraient pas à prendre des décisions aussi radicales que la démission", indique ainsi Shailey Hingorani, directrice du consulting sur le harcèlement et la discrimination pour Aware.

 

Auteur

  • Lys Zohin