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93 % des français favorables au statut salarié pour les livreurs des plateformes

Conditions de travail | publié le : 15.06.2022 | Benjamin d'Alguerre

Oxford, United Kingdom - Mar 3, 3017: Side view of young male cy

Une très large majorité de français souhaitent voir les conditions de travail et de salaire des livreurs des plateformes s’améliorer. Mais ne sont pas forcément prêts à voir cette amélioration se retranscrire sur leur facture…

C’est un soutien plutôt massif. Alors que les livreurs de Deliveroo viennent de gagner leur procès contre cette plateforme de services et que leurs premiers élus vont être bientôt désignés pour négocier un socle de droits sociaux, 93 % des français affirment soutenir la profession de livreur à domicile et jugent que leur statut devrait être aligné sur celui des salariés, révèle une étude Ifop/HelloMyBusiness publiée le 16 juin 2022.

Un score qui transcende les questions de genres, de professions et de générations, puisque 92 % des hommes comme des femmes s’affirment d’accord avec cette proposition, de même que 97 % des 65 ans et plus. Les moins généreux sont les 25-34 ans qui ne sont "que" 86 % à vouloir aligner le statut des livreurs des plateformes sur celui des salariés. Côté catégories socioprofessionnelles, les plus solidaires sont les ouvriers (94 %), devant les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires (91 %) et les employés (86 %).

Sur le plan géographique, parisiens et franciliens sont les moins prompts à l’idée d’un réalignement catégoriel des livreurs (90 %), contrairement aux provinciaux (93 %) et aux ruraux (93 %). Politiquement, la question transcende aussi les clivages puisque 99 % des sympathisants LFI, 97 % de ceux de LR et de LREM, 95 % de ceux d’EELV, 94 % de ceux du PS, 93 % de ceux du RN et 87 % de ceux de Reconquête vont dans le sens d’un alignement sur le salariat.

Les conditions de travail des livreurs ne suscitent que peu de débats. 90 % des sondés estiment que ces professionnels sont "mal payés" (avec des nuances, cependant, seuls 41 % des personnes interrogées se disent "tout à fait d’accord" avec cette affirmation contre 49 "plutôt d’accord"). 83 % jugent le job "stressant", et 73 % "dangereux". Ils admettent cependant à 89 % que les livreurs sont "efficaces" et "courageux" et 81 % les jugent "aimables". 80 % seraient d’ailleurs d’accord pour qu’ils disposent de meilleures conditions de travail, 78 % qu’ils soient mieux payés et 64 % indiquent qu’ils utilisent un mode de transport écologique.

Le bât blesse cependant dès lors qu’il s’agit de savoir si les clients seraient prêts à payer davantage pour améliorer les rémunérations des livreurs. Et le résultat est… inversement proportionnel aux revenus puisque seuls 61 % des personnes aisées (plus de 2 500 euros par mois) seraient prêtes à voir la facture s’alourdir contre 82 % de ceux qui touchent moins de 900 euros mensuels.

Si 56 % des sondés se disent "non-clients" des plateformes de livraison, les confinements ont largement démocratisé cette pratique. 37 % des personnes interrogées avouent ainsi avoir davantage recours à ce type de prestation qu’avant le premier confinement de mars-mai 2020. Ce sont surtout les habitants de banlieue (aisées ou populaires) qui recourent davantage aux livraisons qu’auparavant (52 %).

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre