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2019 : année record pour les mouvements de grève en entreprise

Conditions de travail | publié le : 18.10.2021 | Benjamin d'Alguerre

Grèves en 2019

En 2019, les mouvements de grève ont été en grande partie portés par les conflits sociaux contre la réforme des retraites et pour le pouvoir d’achat.

Crédit photo zuchero - stock.adobe.com

En 2019, les salariés ont davantage exprimé leur mécontentement par des arrêts collectifs de travail qu’en 2018 note la Dares dans son étude "Les grèves en 2019" parue le 15 octobre 2021. Cette année-là, 2,5 % des entreprises de dix salariés ou plus du secteur privé non agricole déclaraient au moins un arrêt collectif de travail, quels que soient la durée et le nombre de participants. C’est davantage que l’année précédente (1,5 %) et même que les huit années précédentes. Pour retrouver un niveau supérieur, il faut remonter en 2010 – juste après la crise économique de 2008-2009 – où 3,6 % des entreprises avaient connu des mouvements de grève.

Malgré la faible proportion d’entreprises ayant connu des arrêts de travail collectifs, ce sont surtout dans les plus grandes structures que les grèves surviennent. Ainsi, les mouvements de grèves ont "couvert" 24,9 % des salariés en France et 34 % ont touché des entreprises de plus de 500 salariés contre seulement 1 % des 10-49 employés. Elles se déclenchaient surtout dans l’industrie (3,9 %) et plus particulièrement dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets et dans la fabrication du matériel de transports. Dans le tertiaire, ce sont surtout les secteurs de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale privée qu’elles sont le plus fréquentes (5,2 %). Le bâtiment et la construction demeurent en revanche les domaines les moins touchés (0,2 %).

En 2019, les mouvements de grève ont été en grande partie portés par les conflits sociaux contre la réforme des retraites et pour le pouvoir d’achat (gilets jaunes). En effet, 82 % des entreprises qui déclarent avoir connu au moins une grève indiquent que les revendications portaient sur des motifs extérieurs à l’entreprise, c’est-à-dire sectoriels ou interprofessionnels, contre 65 % en 2018. Ainsi, 40 % des mouvements enregistrés cette année-là s’inscrivaient dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites. Cependant, lorsque le motif est "interne", c’est surtout la question des salaires qui motive les salariés : 41 % des grévistes de 2019 mettent cette cause en avant. Juste devant les conditions de travail (20 %), l’emploi (8 %) et le temps de travail (7 %).

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre