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Un manager de choc à la DRH de PSA

Actu | Eux | publié le : 01.02.2009 | A. F.

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Un manager de choc à la DRH de PSA

Crédit photo A. F.

Voilà une ascension météoritique qui vaut une mention au Guinness book des records ! Entré chez PSA l’été dernier, pour diriger le site de Rennes, Denis Martin, 52 ans, devient DRH du groupe de 200 000 salariés. Plus qu’un pro de la fonction, c’est un cadre issu de l’opérationnel qui entre au comité directeur. Un choix que le concurrent Renault a aussi fait récemment. Mais le symbole prend toute sa force au moment où PSA déploie un nouveau plan de départs volontaires.

D’autant que le quinquagénaire choletais, diplômé de gestion à Paris-Dauphine et passé par les équipementiers Valeo et Magneti Marelli, arrive précédé d’une réputation de manager de choc, pour avoir bâti sa carrière sur des missions délicates. Un profil aux antipodes de celui de son prédécesseur, par ailleurs très apprécié. « Avec Jean-Luc Vergne, nous avons vécu les Dix Glorieuses du social. C’était la croissance et 90 accords ont été signés en dix ans, dont beaucoup ont fait école. L’arrivée de Denis Martin, en pleine crise, marque le changement d’époque », note FO. « Nous passons d’un planteur d’arbres à un bûcheron. Pugnace, ultraméthodique, direct mais sans états d’âme », résume la CFE-CGC.

Le passage éclair de Denis Martin sur le site PSA breton s’est accompagné, il est vrai, d’une réorganisation musclée. « Il a accéléré la mise en place du plan Rennes 2010, visant à rendre le site plus compétitif. Et a secoué toutes les strates hiérarchiques. Ça n’a pas plu aux cadres », observe l’un d’eux. Mais ce passage a été moins douloureux qu’à la SNCF, où Denis Martin a mis en œuvre, comme directeur du matériel de 2005 à 2008, le projet Performance logistique industrielle, centralisant puis externalisant la gestion de la maintenance. « Il n’a été à l’écoute ni des cheminots ni des syndicats. Cinq cents postes ont été supprimés. Et la plate-forme ne fonctionne toujours pas », déplore SUD-Rail. Chez Philips, lorsqu’il dirigeait l’usine du Mans, Denis Martin a essuyé les invectives des salariés, et en a licencié 1 100. « Je ne veux pas revivre de pareils instants », a-t-il confié à Ouest-France.

Mais chez PSA, aucun syndicaliste ne veut préjuger d’un changement de politique sociale. « Ne pas avoir de passif dans la maison, c’est autant un défaut qu’un atout », espère l’un d’eux. Chose certaine, la succession de Jean-Luc Vergne ne sera pas aisée. Même si Denis Martin est réputé tout-terrain, et qu’il y passe le plus clair de son temps pour se forger ses opinions. Quitte à endosser la tenue du simple opérateur. Ce qui ne s’était jamais vu, à Rennes, de la part d’un directeur d’usine.

DENIS MARTIN

DRH de PSA.

1982

DRH de division chez Magneti Marelli.

1999

DG de Philips Consumer Communication.

2003

DG de Valeo Lighting France.

2005

Directeur du matériel à la SNCF.

2008

Directeur du site PSA de La Janais.

Auteur

  • A. F.