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Idées

Vive le corporatisme !

Idées | Livres | publié le : 01.01.2009 |

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Vive le corporatisme !

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Le Corporatisme, stade ultime du capitalisme, Alain Cotta. Éditions Fayard. 122 pages, 12 euros.

Esprit original, Alain Cotta défend une thèse pour le moins surprenante : l’avenir est au corporatisme. Une forme d’organisation sociale que l’on traite de « tue-la-croissance » et de « somnifère criminogène », comme le dit l’économiste. Mais qui a traversé les vicissitudes avec une « très belle et invulnérable santé ». On ne peut pas en dire autant, selon Alain Cotta, de ses concurrentes sur le marché des grandes idées économiques et sociales. Bien qu’il ait rédigé son ouvrage avant la crise financière, le professeur est très sévère avec le libéralisme triomphant des dernières décennies. Illustration de l’impasse dans laquelle il était engagé, la situation américaine était devenue intenable : « Le salaire réel moyen américain est quasiment égal à son niveau d’il y a trente-cinq ans. Le revenu d’un homme de 30 ans est inférieur de 12 % à ce qu’il était il y a trente ans. » Les beaux jours de l’interventionnisme étatique lui semblent pareillement derrière nous. Reste le corporatisme : Alain Cotta y voit le principe de régulation de la mondialisation le plus efficace et le moins injuste socialement. L’affaiblissement historique de la classe ouvrière, au profit des employés, lui fait prévoir l’épanouissement d’un « néocorporatisme » né de « l’extension à la quasi-totalité du monde du travail des règles et usages valables au xviiie siècle pour les artisans ». Dans les pays émergents, notamment, les intérêts catégoriels s’affirmeront par l’entremise d’organisations de nature corporatiste dont la fonction, « très favorablement acceptée par le pouvoir politique, quel qu’il soit, sera de maintenir l’ordre social via une distribution de revenus acceptable ». On n’est pas forcé de croire sur parole l’essayiste, qui aime faire de sa parole autorité. Il n’en reste pas moins que sa thèse, séduisante, mérite réflexion.