En juin dernier, Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, a réuni plus de 4 000 cadres de l’entreprise. L’objectif ? Les associer encore un peu plus au virage stratégique pris par l’entreprise dans le cadre d’un plan de mobilisation « managers 2010 ». Certes, un audit réalisé en 2006 montrait que les managers ont intégré le processus de changement lancé dans les années 90, mais l’étude mettait aussi en valeur la possibilité d’aller encore plus loin. D’où la volonté de la SNCF de mettre les bouchées doubles. Pour ce faire, la direction a, entre autres, misé sur le Web.

Après avoir testé un site auprès de 15 000 managers pendant près d’un an, la compagnie ferroviaire a créé un portail « managers » spécialement pour eux. « Cette plate-forme interactive consultable sur l’intranet offre aux 25 000 encadrants une série d’outils permettant de répondre à leurs interrogations managériales, mais aussi de se former », explique Maria Langlois, responsable du portail managers au sein de l’institut du management interne de la SNCF, directement rattaché à la DRH groupe. Les fiches les plus souvent consultées ? Comment préparer l’entretien d’évaluation qui approche, mais également comment gérer un conflit, entretenir une motivation durable dans l’équipe, etc. Très recherchées aussi, les informations sur les rémunérations (primes, heures supplémentaires), ou encore ce qui concerne l’emploi (fiches de poste, offres…).

La plate-forme intègre des podcasts et comporte un espace tchat. Un programme d’échanges en direct avec les DRH et les dirigeants est d’ores et déjà prévu. C’est aussi l’occasion pour des cadres d’échanger avec des homologues confrontés aux mêmes problèmes sur des sites d’autres régions. Parmi les évolutions possibles de l’outil, la SNCF planche dès à présent sur les modalités de création de communautés et de réseaux internes, façon Facebook.

La SNCF annonce déjà près de 2 000 visites en moyenne par jour. « C’est moins engageant d’aller chercher l’information sur l’intranet que de poser la question à son supérieur hiérarchique », note Maud Grosbois, manager chez Eurogroup, qui a accompagné l’institut du management. Difficile de vérifier ces chiffres, tout comme de savoir si les cadres oseront véritablement consulter de leur poste de travail certaines informations, ce qui serait susceptible de souligner leurs faiblesses managériales.