Le secteur industriel n’est pas le plus attractif en matière d’emploi. Pour améliorer son image et pouvoir embaucher la main-d’œuvre qui lui fait défaut, Renault Trucks s’est donc doté, en mai dernier, d’un service de conciergerie pour les 5 300 employés de son site lyonnais. « Il est vrai que le secteur industriel pâtit d’un relatif déficit d’image sur le marché de l’emploi », admet Anne Lyse Ruis Belles, responsable du département santé, sécurité et bien-être chez Renault Trucks.

Présent sur le site six heures par jour, un concierge recueille les différentes demandes des salariés : dépôt d’un costume pour le pressing, panier de légumes bio à récupérer après commande sur l’intranet, conseils juridiques, aide aux formalités administratives. Le personnel peut également prendre rendez-vous au salon de coiffure installé sur place. En trois mois, 783 personnes (soit 14 % du personnel) ont utilisé ce nouveau service au moins une fois… « En ce qui concerne l’attractivité, ces projets sont effectivement très bien accueillis par les candidats au recrutement, mais il est trop tôt pour avoir des indicateurs à ce sujet », estime Anne Lyse Ruis Belles. Les chiffres montrent toutefois que le service est particulièrement populaire auprès des femmes – 43 % des demandes pour 23 % de la population du site. Un bon augure alors que le groupe cherche à féminiser ses troupes. Dans cette optique, une deuxième crèche d’entreprise devrait voir le jour à Lyon.

L’initiative satisfait les cadres, mais elle fait moins consensus auprès des 1 300 ouvriers de l’usine. « Les ouvriers sont moins intéressés par la nature des prestations, et les prix proposés sont trop élevés », estime Bernard Grand, DS CGT. Une perception que la direction espère corriger en envoyant le concierge faire sa pub sur les chaînes.