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Le président qu’on n’attendait pas à la FFSA

Actu | Eux | publié le : 01.11.2008 | Fanny Guinochet

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Le président qu’on n’attendait pas à la FFSA

Crédit photo Fanny Guinochet

Eclectique. On ne peut mieux qualifier le parcours du nouveau président de la Fédération française des sociétés d’assurances, Bernard Spitz. La nomination de cet énarque d’à peine 50 ans en a étonné plus d’un. Car, contrairement à son prédécesseur, Gérard de La Martinière, 65 ans, qui avait passé plus de dix ans chez Axa, Bernard Spitz n’est pas un homme du sérail. Après son départ de chez Vivendi Universal, il a officié comme patron de PME et consultant chez BSConseil, société de conseil stratégique qu’il a créée en 2004 pour aider les groupes internationaux à s’adapter à l’ère numérique. Les nouvelles technologies le passionnent depuis longtemps : au ministère des Finances en 2000, il est rapporteur de la mission e-business, et alors qu’il rejoint, en 1992, l’état-major de Canal +, il suit ces questions de près. C’est à ce spécialiste que Nicolas Sarkozy a d’ailleurs confié le soin de coordonner les états généraux de la presse qui viennent de s’ouvrir. La mission ne manque pas de stimuler celui qui, encore étudiant, s’exerça au journalisme. En effet, Bernard Spitz finançait ses cours à l’Essec en pigeant pour le Monde. Par la suite, il a tenu une chronique sur France Culture, mais aussi à Libération et à l’Express. « C’est un homme d’idées », résume Michel Rocard, qui joua les mentors. Rejoignant Matignon, le socialiste débauche le jeune Bernard au Conseil d’État et lui propose, en 1988, de devenir son conseiller, sa tête chercheuse, sa plume. Ce goût pour la réflexion ne l’a pas quitté. Membre des Gracques – qu’il préside –, du conseil d’orientation de l’Institut Aspen, de nombreux think tanks, mais aussi du prestigieux Siècle, Bernard Spitz est un homme de réseaux hors pair.

Être partout et toucher à tout est chez lui une seconde nature. « Connaissant ses intérêts multiples, j’imaginais bien qu’il ne passerait pas sa vie à faire du contentieux au Conseil d’État », commente le politologue Nicolas Tenzer, qui fut son condisciple à Sciences po. Sans jamais vraiment travailler ensemble, les deux hommes ont souvent exploré des sujets communs, comme la réforme de l’État ou l’avenir du modèle social. En 2006, dans le Papy-krach, Bernard Spitz s’intéressait à l’impact du vieillissement de la population sur le système français. Pas de doute que ces travaux lui seront fort utiles à la FFSA, organisation qu’il s’est donné pour objectif de réveiller. Son ami Michel Rocard l’y encourage vivement : « Au vu de ce qui se passe actuellement, le monde des assureurs a bien besoin de gens comme lui, qui savent faire preuve d’audace. »

BERNARD SPITZ

Président de la Fédération française des sociétés d’assurances.

1988

Entre à Matignon comme conseiller de Michel Rocard.

2002

Devient directeur de la stratégie Europe de Vivendi Universal.

2004

Crée BSConseil.

2008

Nicolas Sarkozy lui confie la coordination des états généraux de la presse.

Auteur

  • Fanny Guinochet