C'est une première ! Et une petite victoire pour les défenseurs de la VAE dans l'enseignement supérieur. Dix ingénieurs maison de l'opérateur de téléphonie mobile ont présenté au début de l'été un dossier de validation d'acquis pour décrocher le diplôme d'ingénieur de Télécom Lille. Quatre ont validé le diplôme, deux candidats doivent présenter un mémoire et trois autres reprendre une partie de la cinquième année du diplôme. « En 1999, nous avions mis en place une commission d'ingénieurs maison. Il s'agissait de reconnaître à de très bons techniciens la qualité d'ingénieur. Mais cette reconnaissance n'était qu'interne. Avec la VAE, nous voulions la prolonger à l'extérieur de l'entreprise », explique Sandrine Nogues, responsable du développement des RH chez SFR. Seuls les ingénieurs maison de la première promotion ont pu présenter un dossier. « Pour mettre toutes les chances de leur côté, nos candidats devaient pouvoir justifier d'une expérience conséquente », explique Sandrine Nogues.

Afin d'accompagner ses salariés, SFR a fait appel au cabinet de conseil Les 2 Rives. « Nous avons déjà étudié avec SFR la recevabilité des dossiers puis nous leur avons proposé des groupes d'écriture et deux préparations à l'oral face au jury. Le fait de travailler collectivement a beaucoup joué dans leur réussite », indique David Rivoire, directeur du cabinet. SFR s'est aussi appuyé sur le cabinet pour trouver le bon diplôme et l'école qui accepterait de les suivre dans cette aventure. « Nous avons rencontré des freins à ce niveau, souligne Sandrine Nogues, liés à l'élitisme qu'entretiennent certains établissements et à leur difficulté pour évaluer une expérience professionnelle. » Seul Télécom Lille a accepté de jouer le jeu. « L'intérêt des VAE collectives est que le jury peut comparer les parcours et se rendre compte de leur richesse et de leur excellence », explique l'école. Convaincu, SFR lancera une deuxième campagne de VAE à destination des ingénieurs maison et réfléchit à son élargissement à d'autres métiers.