Jean-Paul Denanot, président de la commission formation et apprentissage de l'Association des régions de France, fait le point sur la régionalisation mouvementée de l'Afpa.
La position de l'Association est très ferme sur ce sujet. En ce qui concerne l'Afpa, les régions continueront d'effectuer des commandes publiques en 2009. Il est hors de question de soumettre l'organisme à des appels d'offres privés ; cela reviendrait à le condamner. Il faut que les régions puissent décider de l'organisation de l'Afpa en fonction de leur territoire. Nous réclamons depuis des mois au gouvernement une prorogation des conventions tripartites (État, Afpa, régions) qui articulent la décentralisation des fonds de la formation professionnelle pour bien préparer ce passage à la concurrence. Nous avons obtenu quelques mois supplémentaires pour continuer à faire vivre ces conventions.
Si l'on soumet l'Afpa aux appels d'offres privés, nous assisterons à son démantèlement. Les régions n'auront plus de réponses face aux formations industrielles que propose l'Afpa, par exemple. Les autres organismes de formation sont traditionnellement dédiés aux métiers tertiaires. Nous avons aussi le cas de la régionalisation ratée en Guadeloupe. L'Afpa y a tout simplement mis la clef sous la porte. L'offre d'orientation de l'Afpa est un autre exemple. Si les régions ne disposent plus des conseillers d'orientation et des psychologues de l'Afpa, elles devront s'en doter par ailleurs. Nous rejoignons les salariés de l'Afpa et leurs craintes quant à la survie de l'organisme.
Ce que nous souhaitons, c'est que le gouvernement ne contourne plus l'Association des régions de France pour examiner le dossier. Dernièrement, il a consulté Adoma (l'ex-Sonacotra) pour connaître les propositions de l'organisme quant à la reprise de sites de l'Afpa. Et cela sans en parler aux régions pourtant concernées. L'offre de l'Afpa, c'est un tout et c'est sa force : l'orientation, la formation, l'hébergement des stagiaires.