Pourquoi sortir ce film aujourd'hui ?

Dès le départ, l'idée était d'en faire une partie intégrante de l'action. Il a été pensé comme un moyen de poursuivre la mobilisation au cas où notre initiative échouerait. Quand le gouvernement a annoncé un plan pour l'hébergement d'urgence et la création d'un droit au logement opposable, nous avons décidé de ranger les rushs. Très vite, nous avons compris qu'il faudrait les ressortir. Pour souligner le décalage entre les promesses et la réalité.

Comment jugez-vous la situation ?

Elle est catastrophique. Le plan Borloo n'a été que partiellement mis en œuvre. La loi pour le droit au logement opposable a été votée mais n'est pas appliquée.

Votre regard sur décembre 2006 ?

Je reste déçu par la faible mobilisation citoyenne. Si 10 000 personnes plantent des tentes, c'est une révolution des mentalités. Elle n'a pas encore eu lieu malgré l'urgence : un Français sur dix connaît des conditions de logement précaires. Mais nous ne lâcherons pas, c'est le message de ce film. Sa force, c'est aussi de montrer que nous sommes des citoyens ordinaires. Ce que les Don Quichotte ont fait, tout le monde peut le faire.