Avec la guerre des talents qui se développe, le métier de recruteur a le vent en poupe. Pour autant, les spécialistes sont confrontés à un nouveau type de concurrents : les cabinets de sourcing et de prérecrutement. « Nous offrons une troisième voie de recrutement, entre l’externalisation totale à un cabinet de chasse de têtes et les annonces directes sur le Net, gérées par l’entreprise elle-même », explique Éric Lecamus, créateur d’e-consultingrh.com. Ce pionnier du sourcing, c’est-à-dire de la recherche de CV sur les job boards et autres sites Internet, s’est rapproché de deux autres spécialistes pour fonder le Groupement des professionnels de la présélection et du sourcing, ou GP2S.

« Nous optimisons une annonce d’emploi en assurant sa présence sur plusieurs sites. Et nous pratiquons une première sélection des CV présents sur les principaux sites Internet correspondant aux préconisations de nos clients. À charge ensuite pour eux de recevoir la poignée de candidats que nous leur présentons », précise Olivier Fécherolle, ancien DG de Keljob et associé du site opensourcing.fr. « L’objectif du GP2S n’est pas de constituer un concurrent du Syntec mais plutôt de promouvoir un nouveau métier en mettant nos moyens et nos réseaux en commun », précise Eudes Le Gars, créateur du site cvdunet.com. Les trois initiateurs de ce projet reconnaissent que les adhérents potentiels sont peu nombreux pour le moment, car si les cabinets de recrutement n’hésitent pas à utiliser les job boards et si les sites Internet spécialisés ont eu des velléités d’offrir un service de présélection à leurs clients, seuls une quinzaine d’intervenants sont clairement positionnés sur ce créneau actuellement. « Mais nous attirons les grands comptes autant que les PME car nous sommes moins chers que les cabinets de recrutement et nous rassurons les clients qui veulent garder une certaine maîtrise de leur recrutement. Je pense que de nouveaux intervenants apparaîtront », indique Olivier Fécherolle.

D’autant plus que le GP2S a l’intention de publier une charte de bonne conduite pour clarifier les règles de la profession. Une étude sur le comportement des candidats devrait suivre et des projets de mutualisation des achats sont en cours de réflexion. Un site Internet devrait également servir de vitrine à cette association, qui pourrait bien, un jour, en dépit des assurances données, se transformer en syndicat professionnel.