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Idées

Dans la peau de François Chérèque

Idées | Livres | publié le : 01.09.2008 | H. G.

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Dans la peau de François Chérèque

Crédit photo H. G.

Si on me cherche, François Chérèque, avec Carole Barjon. Éditions Albin Michel. 310 pages, 19 euros.

Ce sont les coulisses d’une actualité sociale agitée que nous fait visiter François Chérèque, au cours d’un entretien, très libre de ton, avec la journaliste Carole Barjon. Au nom du devoir de transparence, le leader de la CFDT raconte par le menu ses conversations avec Nicolas Sarkozy, qui l’impressionne par sa capacité de travail et d’assimilation, mais surtout ne mâche pas ses mots envers des protagonistes du grand théâtre de la négociation sociale. Son jugement est plutôt nuancé à l’égard du chef de l’État, qui recueille un bon point pour avoir appelé à ses côtés Raymond Soubie, l’expert avisé des relations sociales, et se teinte même de sympathie pour François Fillon, l’homme avec lequel la CFDT a conclu en 2003 l’accord, fort controversé dans les rangs syndicaux, sur la réforme des retraites. En revanche, c’est la volée de bois vert pour Dominique de Villepin, présenté comme un amateur en matière de social, mais aussi pour François Hollande ou Lionel Jospin, incarnations d’une gauche coupée des réalités du monde du travail.

Qu’on se rassure, François Chérèque ne s’est pas transformé en chroniqueur people de la scène sociale. Ce livre lui fournit l’occasion de rétablir sa vérité sur des dossiers qui ont occupé les dernières années de notre histoire. Bravache, il justifie la position de sa centrale sur le dossier des intermittents du spectacle, avec de solides arguments. Sur les 35 heures, il reproche aux socialistes d’avoir utilisé la méthode autoritaire pour appliquer ce qu’il considère toujours comme une bonne idée. Et à la droite de privilé gier une approche idéologique du problème plutôt que de s’attaquer aux vrais freins de la croissance. L’affaire de l’UIMM lui inspire quelques propos acides sur l’« archaïsme » de la fédération de la métallurgie, et les pratiques patronales en matière de rémunérations le mettent en colère. Colérique, François Chérèque l’est énormément. Il le reconnaît dans cet ouvrage où ce dirigeant, d’ordinaire pudique, accepte de se livrer un peu plus. Il parle longuement de ses rapports compliqués avec Bernard Thibault, son homologue de la CGT. Le fils de Jacques Chérèque revient sur son enfance, s’explique sans faux semblants sur son propre statut, son « salaire de cadre supérieur », son choix de ne pas épouser la mère de ses enfants, son rapport à la religion… Si on me cherche lui donne l’image de quelqu’un qui s’est trouvé.

Auteur

  • H. G.