À l’orée de la soixantaine, Jean-François Pilliard n’aborde pas l’étape la plus facile de son parcours professionnel. Depuis juin, l’ancien directeur général chargé des ressources humaines de Schneider Electric SA est, en effet, aux commandes de l’UIMM, une organisation en plein désarroi. Car le syndicat de la métallurgie traverse une crise sans précédent depuis la découverte en octobre 2007 d’importants mouvements de fonds en liquide et d’un énorme trésor de guerre en son sein. Un tsunami qui a entraîné le départ forcé des deux principaux dirigeants de l’Union, Denis Gautier-Sauvagnac et son bras droit, Dominique de Calan. Et ouvert une profonde ligne de fracture entre le Medef et l’UIMM. Au point qu’en mars dernier Laurence Parisot, la présidente de l’organisation patronale, a exigé l’abandon immédiat de la centaine de mandats détenus, pour le compte du Medef, par des représentants de l’UIMM. Depuis, la tension est un peu retombée, mais Laurence Parisot maintient la pression. Loin de s’en plaindre, Jean-François Pilliard entend profiter de la situation pour faire évoluer les mentalités à l’intérieur de l’UIMM. « Cette crise va faciliter la remise en cause de notre fonctionnement et permettre de donner davantage la parole aux PME adhérentes », assure-t-il en évoquant quatre défis à relever : l’amélioration du service aux entreprises adhérentes, la rénovation des méthodes employées dans le dialogue social, l’évolution du paritarisme et les réponses aux pénuries de compétences dont se plaignent les entreprises adhérentes. Et gare à ceux qui, Avenue de Wagram, résisteraient à l’aggiornamento voulu par Frédéric Saint-Geours, le nouveau président de l’UIMM. « Les changements que nous aurons à mener nécessitent l’adhésion sans faille de tous », prévient Jean-François Pilliard. Une détermination qui ne surprend pas ses anciens collaborateurs. « Il est tenace et n’apprécie pas le fonctionnement en réseaux d’influence », note un cadre de Schneider. « Il est courageux et ne se la joue pas, précise un ancien de l’Afpa. Il est capable de modifier en profondeur le mode de management de l’UIMM. »

Bon connaisseur de l’entreprise, très à l’aise avec les patrons de PME, qui constituent la majorité des adhérents de l’UIMM, Jean-François Pilliard peut aussi compter sur ses bonnes relations avec Bernard Falck, le directeur de la formation du Medef, côtoyé au sein du bureau de l’Afpa, et avec Benoît Roger-Vasselin, DRH de Publicis et président de la commission des relations du travail et des politiques de l’emploi, pour renouer les liens très distendus avec l’organisation patronale.

Délégué général de L’UIMM.

1979

Chef du personnel de la Sfena.

1988

DRH de Ciba-Geigy France.

1996

Directeur Général de Schneider Electric chargé des RH.

2000

Élu à la présidence de l’Afpa, où il vient d’être reconduit.