Le vilain petit canard, c’est lui. À 54 ans, Joseph Crespo tentera, le mois prochain à Strasbourg, de ravir la présidence de la CFTC à Jacques Voisin, en course pour un troisième mandat. « Je ne suis pas contre lui, je suis pour la CFTC », assure le leader des métallos, qui juge que son rival « n’a pas de programme ». Le sien tient en deux idées-force : la construction d’un syndicalisme de services et le maintien d’une CFTC autonome, loin de l’Unsa et de la CGC. « Il est hors de question d’aller rejoindre qui que ce soit », martèle l’ex-ouvrier ajusteur, entré à l’Aerospatiale en 1975. Joseph Crespo croit dur comme fer à sa victoire. « À 95 %, c’est fait », jure-t-il en dressant la liste de ses soutiens, émanant de grosses fédés comme le BTP ou les transports. L’intéressé va pourtant devoir convaincre de sa probité. L’affaire UIMM, que ses adversaires ne manquent pas d’exploiter, complique sa tâche. Les 23 000 euros versés par DGS ? « Un chèque pour payer un stand lors de notre congrès. » Quelle qu’en soit l’issue, le duel laissera des traces. À trois mois de prud’homales cruciales pour sa survie, la CFTC n’avait pas besoin d’un psychodrame interne.

54 ANS.

FONCTION

Président de la CFTC Métallurgie, membre du bureau confédéral, chargé de l’industrie.