Après la mobilisation du 22 mai contre le projet de réforme des retraites, la concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux reprend. Avec, au menu, les mesures destinées à doper le taux d’emploi des seniors, qui constituent, selon certains syndicats, le préalable à l’allongement à 41 ans de cotisation pour une retraite à taux plein. À cet égard, la réunion qui s’est tenue le 15 mai chez Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi, a été infructueuse : « On a évoqué l’évolution à long terme des politiques d’emploi mais sans aucun garde-fou concret supplémentaire pour les salariés », regrette Danièle Karniewicz, de la CFE-CGC. Les propositions gouvernementales jugées « intéressantes » par le Medef, restent insuffisantes, voire dangereuses pour les syndicats, à l’instar de la surcote ou de la libéralisation du cumul emploi-retraite suspecté d’alimenter le « dumping social ». Côté CFDT, Jean-Claude Malys ne se contente pas non plus « des belles promesses », comme l’ouverture de négociations d’entreprise ou de branche, même assorties, d’« objectifs chiffrés en matière de progression de la part des 55-64 ans dans l’entreprise ou la branche ». En cas d’absence d’accord, le gouvernement envisage d’infliger, à compter de 2010, une « cotisation retraite additionnelle », à laquelle s’oppose le Medef : « Ce n’est pas en surtaxant les entreprises que l’on réglera ce problème culturel », prévient Jean-René Buisson, président de la commission protection sociale. « Le poids de la réforme ne pèse encore que sur les seuls salariés », estime la présidente de la Cnav, faisant référence à la remontée progressive de l’âge de dispense de recherche d’emploi des chômeurs âgés. Une mesure qui va, selon elle, « pénaliser la retraite des plus fragiles ».