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Le journal des ressources humaines

Les cabinets face à l’ORE

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.06.2008 | E. B.

Les nouvelles règles de l’offre raisonnable d’emploi proposées par le gouvernement imposent de plus fortes contraintes aux chômeurs. Un souci de plus pour les cabinets de conseil employés par l’Unedic ? Tour d’horizon…

Un projet de loi devrait bientôt modifier les conditions de la recherche d’un emploi pour les chômeurs français. À l’instar de ce qui se passe dans la plupart des autres pays européens, le gouvernement entend clarifier la notion d’offre valable d’emploi. Son projet d’« offre raisonnable d’emploi » interdit aux demandeurs d’emploi de refuser plus de deux ORE successives. Il assouplit également les conditions d’acceptation d’un emploi au fur et à mesure que s’allonge la durée de la recherche : au-delà de six mois, le demandeur d’emploi ne peut refuser un poste dont le salaire s’élève à 80 % minimum de sa rémunération précédente, même s’il lui faut faire près de deux heures de trajet quotidien. Ce projet est-il susceptible de modifier la tâche des cabinets privés chargés par l’Unedic de placer les demandeurs d’emploi ?

La question divise les spécialistes déjà missionnés par l’Unedic. La direction d’Ingeus considère que la situation nouvelle ne modifie en rien le travail de ses consultants. « Nos contrats ont une durée de vie de six mois, ce qui nous impose d’obtenir un résultat rapidement, quel que soit le contexte législatif », indique un porte-parole. Constat identique chez BPI. « 70 % de notre rémunération dépendent du résultat. Et seuls les CDI ou les CDD de plus de six mois sont pris en compte », précise Marc Mino-Matot. Mais le directeur du programme « opportunités » de BPI s’inquiète des conséquences possibles sur les chômeurs. « Cette mesure peut favoriser une accélération de la reprise d’un emploi chez les personnes qualifiées, mais elle risque aussi d’aboutir à la suppression de l’indemnité des plus fragiles. » De son côté, Sandrine Pal, directrice d’USG Restart, s’interroge sur la réaction des demandeurs d’emploi. « Si les gens estiment que cette réforme est un outil de coercition, nous risquons d’être confrontés à des raidissements qui ne faciliteront pas le travail des consultants. » Directeur Général d’Altedia, Xavier Lacoste espère surtout que la définition de l’offre raisonnable d’emploi tiendra compte de la branche d’activité, des caractéristiques du marché local et des compétences de chaque chômeur. « Il ne serait pas sérieux de définir une ORE au niveau national. »

Mais la majorité des spécialistes accueille favorablement cette contractualisation de la recherche d’emploi. À condition que les moyens mis à la disposition des chômeurs soient à la hauteur.

Auteur

  • E. B.