logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

L’Espagne plus dure avec les immigrés

Actu | Ailleurs | publié le : 01.06.2008 | Cécile Thibaud

Conjoncture oblige, Madrid durcit sa politique d’immigration.

Aiguillonné par le ralentissement de la croissance et les perspectives économiques moroses, le gouvernement Zapatero lance un message clair : « Les étrangers sont bienvenus… avec contrat de travail. » Alors que le chômage n’a cessé de remonter depuis janvier, les discours de tolérance et de solidarité avec les pays du Sud qui prévalaient jusqu’ici passent au second plan.

Après avoir été les acteurs indispensables de la croissance espagnole qui a créé 4 millions d’emplois en huit ans, les travailleurs immigrés commencent à être regardés comme un problème : que se passera-t-il quand il faudra partager les maigres services sociaux avec eux ?

C’est Celestino Corbacho, nommé ministre du Travail et de l’Immigration (et non plus du Travail et des Affaires sociales…) après avoir été maire à poigne d’une banlieue difficile de Barcelone, qui est chargé de faire passer le nouveau message dur : restriction de la politique de regroupement familial, chèque d’incitation au retour, allongement à soixante jours de la durée du temps de détention pour les illégaux…

« Il ne s’agit pas d’être répressif mais réaliste. L’immigration désordonnée est une bombe sociale à retardement », approuve Carlos Martin au cabinet technique du syndicat Commissions ouvrières, qui critique le dumping salarial produit par l’immigration illégale et le risque de rupture de la cohésion sociale dans les banlieues. Une préoccupation de plus en plus vive, alors que les entrepreneurs du secteur de la construction évoquent la possibilité de perdre des centaines de milliers de postes de travail dans les mois à venir.

Auteur

  • Cécile Thibaud