Davantage d’embauches prévues en 2008, mais aussi plus de difficultés à recruter. C’est en substance la conclusion de l’enquête « Besoins de main-d’&œuvre » que réalise chaque année l’Unedic, avec l’aide du Credoc. Près de 1,3 million d’embauches sont ainsi prévues en 2008, soit une hausse de 6,1 % en un an. Malgré le ralentissement de la croissance, et de moindres créations d’emplois par rapport à 2007, ce sont les remplacements, liés notamment à l’accélération des départs à la retraite, qui dopent ces prévisions de recrutement. C’est dans le tertiaire – qui concentre 60 % du total des projets de recrutement – que la dynamique est la plus forte: services aux entreprises (+ 15 800), commerce (+ 14 200), action sanitaire et sociale (+ 13 200), pour ne citer que quelques exemples. Les projets de recrutement se redressent également dans l’industrie (+ 15 800), mais se tassent, en revanche, dans la construction (+ 3 000). Ces évolutions s’accompagnent d’une hausse généralisée des difficultés de recrutement. Plus de la moitié (51,1 %) de l’ensemble des projets de recrutement en 2008 est désormais jugée difficile par les employeurs. Dans la construction, ce taux reste très élevé (74 %), et l’indicateur progresse de 10 points dans l’industrie manufacturière où il atteint 56 %. Pour le tertiaire, l’indicateur augmente fortement dans l’hôtellerie-restauration, les transports (principalement les routiers), l’éducation ( formation continue…) et les services aux entreprises, où plus de la moitié des projets est désormais considérée comme problématique. Idem pour les activités de conseil et d’assistance (SSII, conseil en systèmes informatiques, etc.), où les employeurs ont plus de difficultés à recruter en 2008.
Après avoir chuté jusqu’à la fin des années 80, la part de salariés syndiqués en France s’est stabilisée autour de 8 % (15 % dans le secteur public et 5 % dans le privé), soit l’un des niveaux les plus bas des pays industrialisés. Pour autant, selon la Dares, malgré la stagnation des effectifs syndiqués, les organisations syndicales ont étendu leur implantation dans les entreprises et les administrations. En 2005, 56 % des salariés avaient au moins un syndicat présent dans leur structure, contre 50,3 % en 1996. Les cadres et les professions intermédiaires dans le public, les professions intermédiaires et les ouvriers dans le privé fournissent aux organisations syndicales le contingent le plus important de leurs adhérents. Tandis que, dans le secteur privé, ce sont les cadres qui se syndiquent le plus : 7,7 % des cadres du privé sont syndiqués, contre 4,6 % des ouvriers.
Si les réformes du marché du travail, entamées sous l’ère Schröder, ont permis à l’Allemagne d’améliorer sa compétitivité, l’OCDE souligne la nécessité de les poursuivre pour rendre « la croissance économique plus durable ». Principal élément visé : la faiblesse du nombre d’heures travaillées par personne occupée, un des plus bas des pays industrialisés. Cette situation, note l’OCDE, est tout d’abord liée à la durée réduite du travail des femmes. D’une part, le régime fiscal actuel pénalise le deuxième apporteur de revenus dans un ménage qui souhaite travailler davantage. Nombre de femmes sont ainsi incitées à prendre un emploi à temps partiel réduit, car non assujetti aux impôts et aux prélèvements de sécurité sociale. D’autre part, le manque de capacité des structures d’accueil pour les enfants freine fortement l’activité des mères d’enfants en bas âge.