McDonald’s a élaboré un certificat de compétences pour faciliter la mobilité de ses salariés en Europe.
Favoriser la mobilité de ses salariés en Europe, tel est l’objectif du McPassport, un certificat de compétences professionnelles lancé fin 2006 par les filiales européennes du groupe McDonald’s. Le document est remis – et rempli – par le manager du restaurant à l’employé qui souhaite travailler dans un autre restaurant de la chaîne à l’étranger. Sont évalués différents critères, comme l’attention portée au client ou l’esprit d’équipe. La démarche ne se substitue pas à l’évaluation classique des salariés. « Ce ne sont ni les mêmes canaux ni les mêmes enjeux. Le passeport n’a aucun caractère officiel. Il s’agit plutôt de faciliter le recrutement dans le nouveau restaurant », explique Hubert Mongon, vice-président ressources humaines de McDonald’s France. Un an après son lancement, les résultats sont très modestes. Seuls 200 des 225 000 salariés européens du groupe couverts se sont servis du passeport en 2007 !
Avec cette opération, la chaîne de restauration cherche à transformer un handicap – un turnover moyen de 80 à 90 % dans ses restaurants français – en atout. Le personnel en salle est constitué à 52 % d’étudiants qui passent souvent quelques mois à l’étranger. Le passeport est censé permettre à McDonald’s de les fidéliser. Saluée par la Commission européenne, l’initiative a été accueillie avec scepticisme par la Fédération syndicale européenne pour les secteurs de l’agriculture, de l’alimentation et de l’hôtellerie (Effat). « Les employés doivent démissionner de leur emploi dans leur pays d’origine et chercher eux-mêmes un travail dans le pays de destination, sans certitude d’être recrutés chez McDonald’s », note l’organisation. « Ils passent d’une entreprise à une autre entreprise, admet Hubert Mongon, même si nous pouvons faciliter l’accueil du candidat dans son pays d’arrivée. »