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Le journal des ressources humaines

Le FAR bouscule le Syntec

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.05.2008 | E.B.

Face à l’évolution prévisible des conditions de marché, les petits cabinets de conseil en accompagnement et en reclassement tentent de se regrouper. Une preuve de défiance envers le Syntec Conseil en évolution professionnelle.

C’est la révolte des petits contre les gros. Inquiets de voir les appels d’offres de l’Unedic être systématiquement remportés par les cabinets importants, un petit nombre de spécialistes de l’outplacement et du reclassement, regroupés au sein du réseau Aksis, viennent de créer la Fédération professionnelle de l’accompagnement et du reclassement (FAR). Cette nouvelle structure, dont les statuts ont été déposés le 15 avril, se veut complémentaire du Syntec Conseil en évolution professionnelle, dans lequel tous les gros cabinets (BPI, Altedia, etc.) sont présents.

« Nous souhaitons représenter les cabinets de petite et moyenne taille, à vocation régionale. Notre profession est encore mal connue et a besoin de faire du lobbying pour expliquer son rôle aux différentes institutions et souligner, par exemple, qu’avec une moyenne de 65 % de licenciés reclassés en neuf mois ces cabinets font preuve d’un réel savoir-faire », indique Bertrand Girard, membre d’Aksis. Un avis partagé par le Syndicat des professionnels du conseil et de l’accompagnement social (SPCAS). Créé en 2002, ce dernier regrette d’ailleurs que les nouveaux venus n’aient pas préféré le rejoindre. « Le Syntec n’accepte pas les consultants indépendants, explique Pascal Nacfer, membre du bureau du SPCAS. Or une partie des 5 000 prestataires de conseil et de formation de l’ANPE risquent d’être éliminés du marché après le rapprochement avec l’Unedic. » Au Syntec, on réfute l’accusation d’inaction. « Nous avons protesté auprès de la direction de l’ANPE, qui laisse sa direction des achats gérer les appels d’offres sur des critères exclusivement financiers », indique Xavier Lacoste, président du Syntec Conseil en évolution professionnelle. Il affirme également que son organisation est ouverte aux petites structures, à l’exception des consultants indépendants.

Avec 144 euros de cotisation annuelle, la FAR devra attirer un grand nombre de cabinets pour avoir les moyens de ses ambitions. « Plus les adhérents seront nombreux, plus grande sera notre légitimité. Mais les services complémentaires seront facturés », précise Bertrand Girard. Parmi les premiers objectifs du nouveau syndicat professionnel se trouvent aussi l’échange de bonnes pratiques et la création d’un cahier de normes pour « faire le ménage » et professionnaliser un secteur où le ticket d’entrée est très bas. Mais cet assainissement est-il dans l’intérêt de tout le monde ?

Auteur

  • E.B.