Le marché des éditeurs de solutions décisionnelles se concentre. Un mouvement dont Renaud Finaz de Villaine, de la société de conseil Micropole-Univers, décrit les effets.
Pourquoi le secteur de l’informatique décisionnelle RH est-il l’objet d’un mouvement de concentration ?
Les gros éditeurs tentent actuellement de mettre la main sur l’ensemble des solutions de l’informatique décisionnelle ou business intelligence. Business Objects a été racheté par SAP, Cognos par IBM, Hyperion par Oracle… La BI complète les logiciels de base (paie, recrutement, gestion des compétences…). Pour les DRH, ces solutions sont essentielles car elles leur permettent de synthétiser d’énormes quantités de données, de faire des simulations, des prévisions, bref, d’avoir une vue globale et d’anticiper l’avenir. Ce sont de véritables outils d’élaboration de leur stratégie, d’où l’importance du mouvement de concentration actuel.
Quelles en sont les conséquences ?
Il n’y a aucun problème pour les entreprises sous contrat avec SAP ou Oracle qui vont bientôt proposer des solutions unifiant les logiciels de RH et la BI. En revanche, les DRH équipées de logiciels RH concurrents ne bénéficieront plus du support et de la maintenance de leur BI d’ici à 2009 ou 2010. Avec moins d’acteurs sur le marché, le choix n’en sera que plus limité et l’investissement plus élevé.
Quelle est l’alternative ?
Des éditeurs indépendants (Actuate, Information Builders, MicroStrategy ou SAS…) disposent de solutions de BI adaptées aux logiciels RH. On voit aussi de nouveaux arrivants, comme Board, QlikTech, Spotfire, Sterna Technologies ou Tagetik, proposer des solutions en Web 2.0, plus participatives et plus faciles à utiliser par des non-spécialistes. Mais il est probable que ces éditeurs soient rachetés à leur tour.
Donc, impossible d’éviter IBM, SAP ou Oracle ?
Non, il reste la solution du logiciel libre, élaboré par des communautés de développeurs bénévoles, ce qui garantit aux DRH l’indépendance technologique. Avec JasperSoft, Mondrian, Pentaho, SpagoBI ou Weka, les DRH peuvent construire, avec leur direction informatique et un intégrateur, une BI assez simple et surtout pas chère à déployer – les licences sont souvent gratuites –, complètement adaptée à leurs besoins.